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Antoine Terrel
Invitée vendredi d'Europe 1, la réalisatrice Anne Fontaine a présenté son nouveau film, "Présidents", dans lequel Jean Dujardin et Grégory Gadebois incarnent un Nicolas Sarkozy et un François Hollande tentant de faire leur retour en politique. "Les deux acteurs transcendent l'imitation", assure-t-elle. 
INTERVIEW

Quand des personnalités bien connues des Français deviennent des personnages de comédie. Dans son nouveau film, Présidents, Anne Fontaine met en scène, avec Jean Dujardin et Grégory Gadebois dans les rôles principaux, un Nicolas Sarkozy et un François Hollande tentant de revenir au premier plan après leurs départ de l'Elysée. Invitée vendredi d'Europe 1, la cinéaste a loué le travail de ses comédiens et expliqué ce qui l'avait intéressée chez les deux ex-chefs de l'Etat. 

Dans le film, si les personnages ne sont jamais cités par leur nom, chaque spectateur les aura évidemment facilement reconnus. "C'est un mélange entre les originaux, et en même temps, les deux acteurs transcendent l'imitation... Ils ne sont pas dans la littéralité de l'imitation. Donc ça donne une grande liberté pour le traitement de leur intimité", raconte Anne Fontaine.

"Des personnages théâtraux et plus grands que nature"

Mais pourquoi vouloir montrer à l'écran des anciens présidents de la République, à l'heure où ces derniers n'ont jamais été aussi présents dans les médias et sur les réseaux sociaux ? "Les présidents sont comme des super personnages de comédie", estime Anne Fontaine. Mais en même temps, "ce sont des êtres avec qui on a vécu en parallèle. Ils nous font penser à des choses presque intimes de notre vie." 

Ces personnages, ajoute-t-elle, sont à la fois "théâtraux et plus grands que nature". "Et de les voir dans des choses très intimes, ça donne un bol d'air, une autre vision. Cela désacralise la posture de la politique. C'est assez attirant pour un metteur en scène."

"Le grotesque est l'ennemi de la véracité"

Sans surprise, le film repose en grande partie sur la partition des comédiens. Un exercice délicat, Anne Fontaine ne voulant surtout pas tomber dans la parodie ou l'imitation. "Le grotesque est l'ennemi de la véracité", assure cette dernière, vantant le travail de Jean Dujardin et de Grégory Gadebois. "Il fallait trouver l'acteur qui va porter au plus haut la densité, l'existence d'un personnage."

Pour Jean Dujardin, "j'ai eu un déclic assez étrange, puisqu'au départ, il ne ressemble pas à Sarkozy de manière littérale", dit encore la cinéaste. "Je lui ai fait lire le scénario et il m'a dit qu'il aimerait jouer Nicolas." Et de se souvenir "de la finesse avec laquelle il m'a parlé du personnage". "La première fois que je l'ai vu, il a pris les tics, mais d'une manière subtile et jamais grossière."

"François Hollande a beaucoup ri"

Et qu'ont pensé du film les deux principaux intéressés ? "François Hollande a beaucoup ri", répond Anne Fontaine, qui précise qu'en revanche, Nicolas Sarkozy n'a "pas encore" vu Présidents. "Mais il était content d'être incarné par un acteur tel que Dujardin", assure-t-elle.