Adélaïde de Clermont-Tonnerre a remporté jeudi le Grand Prix de l'Académie Française pour son deuxième roman. 0:30
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O.G , modifié à
L'auteur vient de remporter le Grand Prix de l'Académie Française pour son deuxième roman, Le derniers des nôtres (Grasset). Au micro d'Europe 1, Adélaïde de Clermont-Tonnerre raconte son roman et ses envies d'écriture.
INTERVIEW

Son deuxième roman a été unanimement salué par la critique. Avec Le dernier des nôtres*, Adélaïde de Clermont-Tonnerre a remporté jeudi le Grand Prix de l'Académie Française. Choisie dès le premier tour par 11 voix contre 8, l'auteure de 40 ans confie à Thomas Sotto ne pas encore réaliser l'honneur qui lui a été fait.

"Je pensais que je n'étais pas capable d'écrire". Aujourd'hui récompensée, Adélaïde de Clermont-Tonnerre doit composer avec les interviews et, peut-être, la pression pour son prochain roman. Car l'auteur, ancienne normalienne et actuelle rédactrice en chef du magazine Point de vue, avoue ne pas encore réaliser avoir été choisie par l'Académie française pour son deuxième roman, Le dernier des nôtres. "Je n'ai pas dormi de la nuit !", sourit-elle. "Ce prix me donne des ailes", explique Adélaïde de Clermont-Tonnerre. "Pendant des années, j'ai pensé que je n'étais pas capable d'écrire", se remémore-t-elle. "J'avais une idée très élevée de la littérature. En fait, il faut juste s'y coller et travailler !", lance-t-elle. Faisant référence à son prix, l'auteur confie: "Être encouragée par les Immortels me donne envie de continuer".

Un roman qui navigue entre deux époques. Sous-titré "Une histoire d'amour interdite au temps où tout était interdit", le roman d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre raconte l'histoire de Werner, 24 ans, orphelin, issu de la classe moyenne américaine new-yorkaise à la fin des années 60. Il tombe amoureux de Rebecca, une jeune artiste, héritière, libre et qui évolue dans le cercle d'Andy Warhol. Tout se passe bien, jusqu'à ce que le jeune homme rencontre les parents de sa dulcinée: "Un moment qu'on redoute tous", s'amuse l'auteur. 

Sur près de 500 pages, le roman navigue entre deux périodes et dès le second chapitre, perd en légèreté. On apprend que Werner est en réalité né en Allemagne, dans les bombardements de Dresde en 1945. La mère de Rebecca, qui a été déportée, reconnaît son drame sur le visage du jeune homme.

"Ecrire dans la peau d'un homme était un défi". "Ecrire dans la peau d'un homme était tout un défi", se souvient Adélaïde de Clermont-Tonnerre. "Toutes les femmes se sont demandé ce que ressent un homme, ce qu'il y a dans sa tête, dans son coeur", ajoute-t-elle précisant que son mari a été sa première inspiration. "Je l'observe matin, midi et soir", reconnaît-elle en riant.

* Le dernier des nôtres, éditions Grasset,  2016.