Terzian : "Les subventions au cinéma ne sont pas de l’argent public"

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Alexis Toulon , modifié à
INTERVIEW E1 - La Cour des comptes a épinglé dans un rapport les aides publiques au cinéma. Alain Terzian président de l’Union des producteurs dénonce des accusations infondées.

La Cour des comptes s’est montrée très critique sur le financement du cinéma français. Les subventions ont doublé en dix ans selon les Sages qui estiment qu’à ce rythme, ce système menace le septième art français. Alain Terzian, producteur et président de l’Union des producteurs, la Cour des comptes parle de quelque chose qu’elle ne connaît pas.

Une taxe, pas une subvention. "Quand la Cour des comptes considère que le Fonds de soutien est une subvention. Il y a un problème : c'est une épargne forcée. Elle ne vient pas du Trésor public, elle l'alimente", lance le producteur au micro d’Europe 1. Historiquement, le Fonds de soutien, a été créé par les Américain en 1946 pour faire revivre le cinéma français détruit par la guerre. "Ils ont créé une taxe parafiscale (aujourd'hui une taxe affectée). On prend un pourcentage sur tous les billets et on a l'obligation de le reverser sur un compte spécial au Centre national du cinéma. C'est une épargne forcée qu'il faut reverser sur d'autres films. Et avec ce fonds de soutien, on paie une partie des personnels, du CNC, de la culture... Ce n'est pas de l'argent public", assure Alain Terzian.

"Le rapport de la Cour des comptes, c'est ça...par Europe1fr

La rentabilité du cinéma français, un faux débat. Alain Terzian rejette tout net l’argument de la rentabilité. "La règle du cinéma, c'est que n'est pas un métier mécanique. Vous ne décidez pas avec une règle à calcul que, quand on fait 100 films, il faut qu'il y en ait 65% qui marchent. Et ben non, c'est peut-être les 5% qui marchent. C'est la règle de l'histoire du cinéma, on va pas en faire une méthode algébrique précise", lance le producteur. Et de citer quelques succès retentissants comme les Visiteurs, les Ch’tis ou Intouchable et de rappeler qu’à côté, certains de ses films ont eu des critiques dithyrambiques, mais ont fait peu d’entrées. Et sans le Fonds de soutien, c’est toute la créativité du cinéma français qui est menacée rappelle Alain Terzian.

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