Bob Marley, toujours un bon vendeur

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Aurélie Frex
Mort il y a 30 ans, le roi du reggae a vendu 200 millions de disques en tout. Et fait toujours recette.

Toujours à la page Bob Marley ? Il faut croire que oui. A l’occasion du trentième anniversaire de sa mort, le pape du reggae fait toujours recette. Preuve en est : le succès des compilations et albums spéciaux.

Chez Universal, le double album live du dernier concert du chanteur jamaïcain, à Pittsburgh en septembre 1980, sorti en février dernier, a connu un succès d’estime. L’enregistrement de ce concert circulait en effet depuis longtemps parmi les fans du chanteur, mais en mauvaise qualité. Le succès de sa remasterisation prouve l’intérêt toujours grand pour le chanteur.

Davantage tourné vers le grand public, le label Wagram a choisi de sortir une compilation des plus grands titres de Marley, qui est actuellement classée 18e au top albums. "C’est vrai qu’il y a un regain d’intérêt avec cet anniversaire, mais Bob Marley est de toute façon l’un des plus gros vendeurs de disques au monde", un représentant de Wagram, interrogé par Europe1.fr.. Les grandes majors sortent en effet régulièrement, notamment en fin d’année, pour Noël, ce type de compilation.

Et si les labels refusent de donner leurs chiffres de ventes actuels, plusieurs sources estiment que Bob Marley a vendu, en tout, 200 millions d’albums dans le monde. Un chiffre deux fois inférieur aux Beatles ou à Michael Jackson, mais égal à Led Zeppelin, Metallica ou Pink Floyd. Une belle performance pour un genre musical - le reggae - qui n’attire pas tous les publics.

Bob Marley obtient même la 10e position des albums posthumes les plus vendus de toute l’histoire de la musique, avec Confrontation, sorti en 1983, soit deux ans après sa mort. Sa compilation Legend, album reggae le plus vendu de tous les temps, s’est, elle, vendue à plus de 10 millions d’exemplaires – ce qui fait de Bob Marley l’un des artistes les plus écoutés au monde.

Des produits dérivés

Mais Bob Marley, c’est surtout un statut d’icône. L’image du chanteur est ce qui représente la plus grande mine d’or. Qui n’a pas acheté un tee-shirt ou un poster du roi du reggae ? Considéré comme un "prophète" par certains, il est entré au Panthéon des icônes mondialement connues, comme un Che Guevara ou un Martin Luther King.

Une bataille juridique acharnée

A sa mort le 11 mai 1981, Bob Marley n’avait pas eu le temps de rédiger son testament. Il laissait pourtant un patrimoine estimé à 30 millions de dollars, qui ne demandait qu’à se fructifier.

C’est Rita Marley, l’épouse du chanteur, qui a pris en main la succession de sa poule aux œufs d’or de mari. Elle a tout simplement décidé de diviser en douze l’héritage de la légende du reggae - elle, les neuf enfants naturels de la star, ainsi que ses deux enfants adoptifs -, et à évincer la mère de Bob Marley, Cedella.

Une gestion douteuse de cette manne financière, qui a entrainé une dizaine d’années de procédures juridiques, et a abouti au rachat, par la société Island Logic, détenue par l’ancien producteur de Bob Marley, du catalogue de la star, et ce pour 12,5 millions de dollars. Un accord juteux signé en 1991, et qui comprenait, en plus des droits sur le catalogue, les royalties des enregistrements, les droits de distribution et des propriétés en Jamaïque.

Pas échaudée pour un sou, Rita Marley a vite rebondi, puisqu’elle a transformé la maison du chanteur, à Kingston, ainsi que son mausolée, en musées payants. On est bien loin de l’idéologie rasta…