Séquestrés avant d'être libérés : retour sur l'enlèvement de David Balland, cofondateur de Ledger, et de sa compagne
Dix personnes, neuf hommes et une femme, ont été interpellées dans l'enquête sur l'enlèvement et la séquestration du cofondateur de l'entreprise de cryptomonnaies Ledger et de sa compagne. Ils ont été libérés grâce à l'intervention du GIGN après 48 heures de cauchemar.
David Balland est l'une des plus grosses fortunes de la tech française. Cofondateur de l'entreprise de cryptomonnaies Ledger, il a été libéré jeudi après avoir été séquestré pendant 48 heures. Le jour est à peine levé mardi, lorsque David Balland et sa compagne sont enlevés à leur domicile près de Vierzon. Lui est séquestré à Châteauroux, elle dans plusieurs lieux. L’autre fondateur de l’entreprise reçoit alors une photo du doigt mutilé du kidnappé et une demande de rançon. "L'intervention immédiate du GIGN a permis sa libération. Les gendarmes ont libéré la seconde victime alors qu'elle se trouvait ligotée dans un véhicule à Étampes", a détaillé la procureure de Paris Laure Beccuau.
230 gendarmes dont 90 du GIGN mobilisés
230 gendarmes dont 90 du GIGN sont mobilisés pour mettre fin à la prise d’otage sous les ordres du général Ghislain Réthy qui commande le groupe d’intervention. "Un enlèvement, c'est extrêmement complexe. Il faut tous les savoir-faire d'une prise d'otage : la négociation, les capacités de renseignement et éventuellement d'interpellation", indique-t-il.
Le profil des dix personnes en garde à vue
Aucun coup de feu n’est tiré pendant les négociations au cours desquelles une partie de la rançon est versée aux ravisseurs. Parmi les dix personnes placées en garde à vue, neuf sont des hommes et la dernière est une femme. Elles ont entre 20 ans et 40 ans et quatre d'entre eux ont été interpellés ce mercredi à Châteauroux, où ils séquestraient David Balland. Les six autres ont été arrêtés le lendemain à Étampes où ils retenaient l'épouse du chef d'entreprise.
Selon le parquet, aucun d'eux n'est connu des services de police pour des faits de grand banditisme. En revanche, ils ont été tous recrutés individuellement sur les réseaux sociaux.
C'est en tout cas ce qu'affirme Marie-Laure Pezant, porte-parole de la gendarmerie nationale : "Ces individus ne se connaissaient pas. Ce sont des gens qui viennent de plusieurs endroits du territoire, certains viennent de l'étranger. Ils ont été recrutés via les réseaux sociaux afin d'effectuer des missions et ces individus ont eu un rôle bien précis dans l'enlèvement. Ce sont des modes d'actions courants dans la criminalité organisée."
D'après les premiers éléments de l'enquête, le commando de ravisseurs aurait été rapidement identifié grâce à leurs téléphones portables permettant ainsi de les localiser. L'enquête se poursuit afin d'identifier le ou les commanditaires de cette opération, y compris si elle a été dirigée depuis l'étranger.
Ils risquent la prison à perpétuité pour "enlèvement et séquestration en bande organisée", "actes de torture ou de barbarie" ainsi qu'"extorsion avec arme".