Procès des financements lybiens : le document de Mediapart est «probablement un faux» selon le juge
Reconnu coupable d'association de malfaiteurs, l'ancien président Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq ans de prison ferme et connaîtra le 13 octobre prochain sa date d'incarcération. Durant le délibéré de sa peine, le tribunal a conclu que le document de Mediapart publié en 2012 était "probablement un faux".
La lourde condamnation de Nicolas Sarkozy pour association de malfaiteurs a ébranlé le monde politique. Pour autant, le tribunal n'a pas retenu l'accusation de financement illégale de sa campagne en 2007, alors que l'enquête avait été déclenchée à la suite de la publication de Mediapart d'un document accusant l'ancien président. Le juge a estimé que le document produit par le média était "probablement un faux."
Plus de 200 articles produits en 13 ans
Car à l'origine de l'affaire, on retrouve la publication d'un article par Mediapart le 28 avril 2012, à l'entre-deux tours de la présidentielle. Le titre choc, "Sarkozy-Kadhafi : la preuve du financement" donne le ton, confirmé dès la première phrase : "Le régime de Mouammar Kadhafi a bien décidé de financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007."
Pas de conditionnel ni de prudence journalistique : depuis, Mediapart a alimenté cette ligne pendant des années. Le média aura publié près de 200 articles jusqu'à aujourd'hui, dont tout ou quasiment tout le contenu repose sur une prétendue note des services secrets libyens.
Dedans, le régime de Kadhafi se serait engagé à verser 50 millions d'euros. Or, selon le tribunal, ce document est "probablement un faux". Une conclusion claire, mais que Mediapart continue de balayer d'un revers de main, à l'image de son journaliste Fabrice Arfi ce vendredi matin sur France Inter : "Sur le document libyen, la phrase de la présidente, elle est incongrue juridiquement et déplacée factuellement." En clair, même lorsque la justice tranche, Mediapart continue de s'ériger en juge suprême.