Pancartes anti-migrants à Besançon : une jeune femme en garde à vue

© Fiora Garenzi / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Une militante du collectif "féministe-identitaire" Némésis, a été placée en garde à vue mardi. Elle est soupçonnée d'avoir brandi des pancartes anti-migrants dimanche pendant le carnaval de Besançon. Cette jeune femme de 18 ans s'est présentée au commissariat de Besançon où elle était convoquée.

Une militante d'un collectif "féministe-identitaire" soupçonnée d'avoir brandi des pancartes anti-migrants dimanche pendant le carnaval de Besançon a été placée en garde à vue mardi, selon le procureur. Cette jeune femme de 18 ans s'est présentée au commissariat de Besançon où elle était convoquée, a précisé à l'AFP le procureur de la République Etienne Manteaux. "Elle a été placée en garde à vue et son audition est en cours", a-t-il ajouté.

Des pancartes au milieu du carnaval de Besançon

Dimanche, deux jeunes femmes du collectif Némésis ont emprunté le tracé du carnaval de Besançon, qui a réuni plus de 20.000 personnes, en brandissant des pancartes associant migrants et violeurs : "Violeurs étrangers dehors" et "Libérez-nous de l'immigration". Une banderole montrant le dessin d'un visage de fillette blonde aux yeux bleus, partiellement recouvert de deux mains noires, a également été suspendue à la façade d'un immeuble.

Le collectif d'extrême-droite Némésis, qui se définit comme "féministe identitaire", a estimé que ce placement en garde à vue était une "persécution" de ses militantes qui demandent "l'application de la loi française, à savoir l'expulsion des violeurs étrangers", dans un communiqué publié sur sa page Facebook. "Leur action de dimanche à Besançon pendant le carnaval visait à dénoncer les failles de la justice de notre pays qui manque à son devoir en n'appliquant pas les obligations de quitter le territoire français (OQTF)", ajoute le communiqué.

Une plainte et une enquête pour provocation à la haine

La maire EELV de Besançon, Anne Vignot, a déposé plainte lundi et le procureur a ouvert une enquête pour "provocation à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur origine ou d'une prétendue race". Ces faits sont passibles d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende, a rappelé le magistrat. "On ne peut accepter que les étrangers servent de boucs émissaires à toutes les crises que nous traversons", avait déclaré Anne Vignot lors d'une conférence de presse, faisant le parallèle avec la montée du fascisme dans les années 1930.