Messe en hommage au maréchal Pétain : ouverture d'une enquête pour contestation de crime contre l'humanité
Une enquête a été ouverte après une messe organisée à Verdun en hommage au maréchal Pétain. Le président de l’ADMP et le prêtre célébrant sont visés, notamment pour contestation de crimes contre l’humanité et tenue d’une réunion politique dans un lieu de culte.
Une enquête judiciaire a été ouverte visant le président de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP) après la messe organisée, ce samedi 15 novembre, à Verdun, a indiqué lundi le parquet. Elle fait suite à des déclarations tenues publiquement par Jacques Boncompain, qui avait affirmé devant des journalistes que Philippe Pétain avait été "le premier résistant de France".
Le préfet de la Meuse avait annoncé dès samedi avoir signalé ces propos à la justice, les qualifiant de "clairement révisionnistes". La préfecture a ensuite précisé que la procédure pourrait, le cas échéant, déboucher sur une demande de dissolution de l’association, une décision relevant du ministère de l’Intérieur.
"Contestation publique de crimes contre l’humanité commis durant la Seconde Guerre mondiale"
Selon la procureure de Verdun, Delphine Moncuit, l’enquête porte sur la "contestation publique de crimes contre l’humanité commis durant la Seconde Guerre mondiale" ainsi que sur la tenue d’une "réunion politique" dans un lieu de culte. Le prêtre ayant célébré la messe, Gautier Luquin, 31 ans, est lui aussi visé pour "provocation par ministre du culte à la résistance à l’exécution des lois ou actes de l’autorité publique".
Le maire de Verdun, Samuel Hazard, avait tenté d’interdire la cérémonie par arrêté, mais celui-ci a été annulé vendredi par le tribunal administratif de Nancy. La contestation ou la banalisation outrancière de crimes de génocide, de guerre ou contre l’humanité est passible d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.