INFO EUROPE 1 - Les actes de violences entre dealers ont été multipliés par quatre en quatre ans
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau est attendu vendredi à Clermont-Ferrand pour un déplacement sous fond d'explosion de la délinquance et des tentatives d'homicide en lien avec le trafic de drogue. Europe 1 a appris que 320 faits ont été recensés partout en France sur la première moitié de 2025, un nombre multiplié par quatre depuis 2021.
C'est un fléau qui se développe à travers toute la France. Europe 1 a appris auprès des autorités que 320 faits liés à des règlements de compte entre trafiquants de drogue ont été recensés sur la première partie de 2025. Soit une multiplication par quatre par rapport à la même période en 2021, où les services de l'État en comptaient 87.
Et le phénomène ne se limite plus aux grandes agglomérations.
Avignon, Clermont-Ferrand... la violence touche désormais les villes moyennes
À Avignon (Vaucluse), le 16 février dernier, quatre suspects à bord d'une voiture tirent à 27 reprises sur un mineur de 16 ans qui rentrait chez lui. Le 28 avril, à Cormeilles-en-Parisis (Val-d'Oise), un jeune de 16 ans aperçu sur un point de deal est enlevé et séquestré dans une cave.
Des actes commis en plein jour, très souvent par des mineurs recrutés sur fond de guerre de territoire entre dealers.
"Il y a une échelle de valeur financière en fonction de ce qu’on doit faire. Si c’est un simple coup de pression avec juste des armes blanches ou des battes de baseball ou si ce sont des interventions plus calculées, plus commando avec la nécessité d’enlever la personne", décrypte Fabien Bogais, porte-parole du syndicat Alliance police.
500 euros pour un enlèvement
Et les tarifs sont très précis. 200 euros pour une "jambisation", c'est-à-dire le fait de tirer une balle dans le genou d'un dealer concurrent, ou encore 500 euros pour un enlèvement avec séquestration.
Des violences entre narcotrafiquants qui se répandent partout en France, avec des villes jusqu'alors épargnées qui sont désormais touchées. C'est le cas de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), où le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau est attendu vendredi, avec 12 faits depuis le début de l'année contre deux en 2024.
Au total, depuis le mois de janvier, 57 départements ont été touchés par ces règlements de compte, contre 52 en 2024. Soit une hausse de 10%.