Le manager d'une boutique Geox à Strasbourg, cible de menaces de mort et d'accusations d'islamophobie après avoir refusé une intérimaire souhaitant conserver son voile pour travailler, a été la cible environ 5.000 appels malveillants depuis la diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux, selon les informations d'Europe 1. Certains de ces appels, reçus à la boutique du manager, proviennent du Maghreb. Une enquête a été ouverte vendredi par le parquet de Strasbourg suite à la plainte du gérant, pour diffamation par moyen de communication au public par voie électronique, injure publique, et appels téléphoniques malveillants.
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Une manifestation en soutien à Gaza
Si le magasin a rouvert ses portes vendredi, le climat reste très tendu. Dès 8 heures ce samedi matin, un camion de police est venu se garer devant l'entrée du magasin et trois policiers patrouillent en continu aux abords de la boutique. En cette journée ensoleillée, les clients sont malgré tout nombreux à venir acheter des chaussures. Mais deux vigiles surveillent toutes les entrées et sorties, et la tension est palpable. Une trentaine de personnes participant à une manifestation en soutien à Gaza ont poussé des huées devant le magasin. "Honte à ce gérant islamophobe", peut-on entendre du cortège.
Au moment de leur passage, six policiers, dont certains en civil, ont formé un barrage devant l'entrée du magasin pour éviter tout attaque. La manifestation a donc continué sa route sans heurt mais même les commerçants alentours sont affectés. Tous disent soutenir le gérant du magasin Geox, mais ils refusent de parler au micro par peur de représailles.
Une vidéo qui cumule des millions de vues
Sur les images, qui cumulent des millions de vues sur les réseaux, on y entend le gérant dire à la jeune intérimaire, "nous sommes en France madame, c'est dans la loi." "Liberté, égalité, fraternité. Un pays laïc. Sur mon contrat, il n'est pas écrit que je ne dois pas mettre le voile", lui rétorque l'intérimaire. "Je sais ce que vous êtes en train de faire. Vous êtes en train de me faire passer pour ce que je ne suis pas. Et ça, je ne l'accepte pas", réplique le gérant du magasin.
Aussi, selon une source policière, consultée par Europe 1, une surveillance policière "composée d'un équipage de trois policiers" est posté devant la boutique Geox durant ses heures d'ouvertures.