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«Aux trafiquants, nous mènerons une lutte sans relâche» : le préfet de police Patrice Faure inaugure un scanner anti-drogue à l’aéroport d’Orly

Jean-Baptiste Marty, du service Police-Justice - Mis à jour le . 2 min

L’aéroport d’Orly se dote d’un nouvel appareil technologique pour lutter contre les passeurs de drogues. Installé depuis le 1er septembre, le fluoroscope permet de détecter les mules, c’est-à-dire les voyageurs ayant ingurgités des boulettes de stupéfiants, notamment de la cocaïne, en quelques minutes. Un outil salué par le préfet de police Patrice Faure.

Au fond d’un couloir discret de l’aéroport de Paris-Orly, une petite salle abrite désormais une nouvelle arme dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Au centre de la pièce, une simple table au-dessus de laquelle trône un scanner suspendu, tenu par un bras articulé.

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Derrière cet appareil à l’apparence banale, se cache une technologie redoutable : un fluoroscope. Un scanner spécial capable de détecter en quelques minutes les "mules", ces voyageurs qui avalent des boulettes de drogue pour les introduire sur le territoire français.

14 patients positifs

Mis en service depuis le 1er septembre, ce dispositif médical de plusieurs centaines de milliers d’euros est déjà opérationnel. "Pour le moment, on a déjà fait dix-huit patients", explique le docteur Chadi Christian Jbeili, médecin-chef du service médical d’urgence de l’aéroport Paris-Orly.

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"Quatorze cas se sont révélés positifs. Une fois la personne installée, l’examen prend deux à trois minutes. Après, nous avons sur un écran les clichés. Sur un patient concerné, vous pouvez y voir des boulettes. Seuls les médecins habilités, formés à son utilisation, peuvent manipuler l’appareil sur demande des policiers", précise-t-il.

Le fluoroscope coûte entre 200.000 et 300.000 euros.
Le fluoroscope coûte entre 200.000 et 300.000 euros. © Europe 1

Jusqu’à présent, toute personne suspectée d’avoir ingéré de la drogue devait être transférée vers un hôpital parisien, la plupart du temps à l’Hôtel Dieu sur l’île de la Cité, pour y subir des examens radiologiques. Une procédure longue, coûteuse et mobilisant de nombreux effectifs. Avec ce nouveau scanner sur place, c’est un gain de temps et d’efficacité considérable pour les services de l’État.

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Le préfet de police de Paris, Patrice Faure, venu inaugurer le fluoroscope, s’en félicite : "Le gros gain, c’est toutes celles et ceux qu’on n’envoie pas à l’hôpital. Parce qu’inévitablement, il y a les escortes, la sécurisation des chambres à l’hôpital... Tout ceux qu’on n’envoie pas à l’hôpital, c’est un coût en moins pour les hôpitaux mais aussi pour les policiers et les douaniers. Cela leur permet de se consacrer à leurs missions du quotidien."

Le préfet entend faire de la lutte contre les "mules" un axe prioritaire de son action. "On est tous engagés contre l’usage et le trafic de stupéfiants. C’est un fléau malheureusement en croissance. Les prix ont considérablement diminué, le kilogramme de cocaïne a été divisé par deux depuis l’année dernière, donc plus accessible, ce qui attire plus de clients. Ce type d’appareil est essentiel pour compenser la surexposition de nos forces de l’ordre et pour permettre des résultats à 100 %", précise-t-il.

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Face aux trafiquants, le ton est ferme. Le haut fonctionnaire rappelle enfin les enjeux sociétaux de cette lutte. "Si on laisse s’installer la drogue, c’est la délinquance qui s’installe dans les quartiers. C’est la tranquillité publique qui est perturbée, et ce sont nos concitoyens qui sont impactés. Alors croyez-moi, nous sommes investis sur le sujet", assure le préfet de police de Paris, Patrice Faure.

Un outil technologique attendu de la justice

Même son de cloche du côté de la justice. Le nouveau procureur de Créteil, Damien Savarzeik, salue l’arrivée de ce dispositif attendu. "Nous, autorité judiciaire, étions en attente de cet outil pour mieux détecter les arrivants qui incorporent de la drogue, afin de pouvoir ensuite porter le traitement judiciaire le plus adapté. Et le traitement le plus adapté, c’est celui qui apporte la plus grande fermeté", insiste-t-il.

Le nouveau procureur de la République de Créteil a pris ses fonctions le 13 octobre dernier.
Le nouveau procureur de la République de Créteil a pris ses fonctions le 13 octobre dernier. © Europe 1

Le fluoroscope d’Orly vient ainsi compléter celui déjà en service à Roissy Charles-de-Gaulle depuis une quinzaine d’années. Une nouvelle pièce d’un dispositif global que les autorités espèrent dissuasif.