Après plusieurs tentatives de mutineries, le personnel du centre de rétention administratif de Toulouse demande plus de moyens pour rétablir l'ordre
Près de Toulouse, le centre de rétention administratif de Cornebarrieu est pour le moins sous tension. Plusieurs mutineries ont eu lieu cette semaine. Le syndicat de police Unité 31 tire la sonnette d'alarme et réclame surtout des renforts face à cette situation inédite.
Au sein des murs du centre de rétention administratif (CRA) de Toulouse, des tensions ont éclaté cette semaine entre les retenus et le personnel. D'abord jeudi, puis ce samedi. Des rébellions au moment des repas, raconte Cédric Politowicz, du syndicat UN1TE 31.
"Les collègues se sentent en danger"
"Les retenus ont refusé de sortir, ont jeté des projectiles sur les collègues : nourriture, des plateaux-repas et des bouteilles d'eau. Et hier, on a eu le même type de mutinerie au réfectoire. Sauf que là, on a eu des outrages plus prononcés encore. Une collègue a été copieusement insultée. Un autre retenu a frappé un collègue au niveau du thorax".
Un agent a été blessé, une vitre brisée. Le CRA de Toulouse est presque au complet. 116 retenus pour une dizaine de personnel à la garde. La situation est extrêmement tendue : "Le contexte est dangereux et les collègues se sentent en danger", affirme Cédric Politovitch.
"On a toujours eu des situations de tension, plus ou moins. Mais là, ce qu'il se passe depuis trois ou quatre jours, sur la durée et sur l'intensité, on peut dire que c'est inédit. Il faut savoir que le CRA a une capacité de 126 retenus. Là, aujourd'hui, on en avait 116, dont 70% sortants de prison, la moitié sait qu'ils ne peuvent pas être expulsés. Donc la situation est très explosée dans le CRA. Les collègues sont épuisés, dépités et se sentent un peu à l'abandon". Le syndicat UN1TE 31 réclame 30 agents supplémentaires pour rétablir l'ordre.