Accusations de viol contre Tariq Ramadan : la cour d'appel de Paris se prononcera le 27 juin

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avec AFP // Crédit photo : Fabrice COFFRINI / AFP
La cour d'appel de Paris se prononcera le 27 juin sur l'appel de l'islamologue Tariq Ramandan, contre son renvoi devant la cour criminelle départementale pour le viol de quatre femmes. L'avocat général a demandé que ne soit retenu contre l'islamologue qu'un seul viol aggravé avec violences, commis à Lyon, en octobre 2009. 

La cour d'appel de Paris se prononcera le 27 juin sur l'appel de l'islamologue suisse Tariq Ramadan contre son renvoi devant la cour criminelle départementale pour le viol de quatre femmes, a appris l'AFP vendredi de sources proches du dossier.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel a examiné vendredi le recours de la défense de Tariq Ramadan, 61 ans, qui conteste son renvoi pour le viol de quatre femmes entre 2009 et 2016, ordonné en juillet 2023 par deux juges d'instruction du tribunal de Paris. L'audience, qui a commencé vers 13 heures, se tenait à huis clos et s'est achevée juste avant 19 heures, a constaté un journaliste de l'AFP. Plusieurs parties présentes l'ont qualifiée de tendue.

La défense a sollicité vendredi "un non-lieu total"

Dans ses réquisitions écrites, dont l'AFP a eu connaissance, l'avocat général a demandé que ne soit retenu contre l'islamologue qu'un seul viol aggravé, avec violences, commis à Lyon en octobre 2009 sur une femme surnommée "Christelle".

 

Il a écarté l'"emprise" qu'aurait exercée Tariq Ramadan sur ses quatre accusatrices - "Christelle", Henda Ayari, Mounia Rabbouj et une autre femme - qui l'admiraient, et demandé par conséquent l'abandon des poursuites pour viol avec contrainte pour les trois dernières. Cette lecture du dossier a suscité l'incompréhension des avocats des plaignantes. L'un des conseils a dénoncé un avocat général "hyper virulent" contre les plaignantes à l'audience. Cette notion d'emprise avait été retenue successivement par le parquet de Paris puis par les juges d'instruction parisiennes ayant signé l'ordonnance de renvoi.

La défense a sollicité vendredi "un non-lieu total pour Tariq Ramadan", a indiqué à l'AFP Me Pascal Garbarini, l'un des avocats de Tariq Ramadan. Ce dernier avait d'abord contesté tout acte sexuel avec les accusatrices avant de reconnaître des relations sexuelles extraconjugales "de domination", rudes mais "consenties". En Suisse, le prédicateur a obtenu un acquittement en mai 2023 dans un dossier de viol et contrainte sexuelle remontant à 2008. Le procès en appel doit se tenir fin mai à Genève.