Chablis 1:26
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Wilfried Devillers / Crédit photo : ARNAUD FINISTRE / AFP , modifié à
Mercredi soir, la région de Chablis a été traversée par deux "supercellules grêligènes", selon Météo-France, provoquant par endroits la chute de grêlons parfois gros comme des noix. Les violentes averses de grêle tombées mercredi soir sur Chablis, dans l'Yonne, vignoble de réputation internationale, ont provoqué des dégâts "très importants".

Il va falloir faire preuve de résilience. En Bourgogne, après les orages destructeurs et la grêle qui ont frappé la région, des centaines d'hectares ont été détruits et au moins 60% des vignes des domaines de Chablis ont été ravagés. Ce vendredi, tout ou presque est détruit.

"C'est très grave"

Accroupi dans l'un de ses rangs de vignes, Daniel-Etienne Defaix ramasse une petite branche où pointe une inflorescence de grappes de raisin, ravagés par la grêle. "Tout est par terre, toute la parcelle est pareille. Et de gros glaçons sont tombés. Les plus petits faisaient deux ou trois centimètres de diamètre, les plus gros, six ou sept centimètres. Ils ont tout massacré, donc il n'y a plus de récolte. C'est une catastrophe", constate le viticulteur. 80% de sa récolte emportée en sept minutes de grêle, l'équivalent de deux millions d'euros.

Mais le vigneron espère tenir avec le stock des années précédentes. "Aujourd'hui, j'ai dix ans de stock. Avoir dix ans de stock sur un domaine comme le mien, ça veut dire qu'une crise comme ça, où on vient de tout perdre, on va la niveler. Évidemment que c'est très grave. Une perte est une perte. Mais en revanche, je ne suis pas le plus à plaindre", explique Daniel-Etienne Defaix. De quoi voir venir, même si l'étendue exacte des pertes reste encore à chiffrer. "Il va y avoir autant de dépenses, même peut-être plus qu'une année normale ou fructifère. Pourquoi ? Parce que là, je vous ai montré les vignes qui sont ravinées. On va avoir pour 3.000, 4.000 ou 5.000 euros de remontée de terre par hectare. Ça va être colossal comme frais", s'inquiète-t-il. 

Daniel-Etienne Defaix et son fils retournent dès ce vendredi matin dans leurs vignes pour continuer le travail. Dans notre métier, il faut toujours relever la tête, lâche le vigneron d'un air de défi à lui-même.