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François Dujarrier , modifié à
Auteur d'un match nul (0-0) pour son premier match sur le banc de l'Olympique lyonnais, Rudi Garcia est déjà sous le feu des critiques. Après Sylvinho, Jean-Michel Aulas s'est t-il une nouvelle fois trompé dans ses choix ? 

La mine déconfite du président lyonnais samedi soir après le match nul de son équipe (0-0) face à Dijon en dit long sur la situation actuelle à Lyon, 17e du classement de Ligue 1 après dix journées. Tout juste intronisé au poste d’entraîneur, Rudi Garcia est déjà dans le collimateur des supporters lyonnais. L'ambiance n'est pas au beau fixe à l'OL avant de se déplacer ce mercredi soir à Lisbonne pour affronter Benfica en Ligue des champions. Après le limogeage de Sylvinho, Jean-Michel Aulas a t-il de nouveau fait un mauvais choix en optant pour Rudi Garcia ? Chroniqueurs et consultants d'Europe 1 ont débattu de la question dimanche soir dans Europe 1 Sport. 

Entendu sur europe1 :
Ce qui est bon pour Rudi Garcia, c'est qu'il a un groupe de joueurs avec un potentiel très important. L'effectif est de qualité, maintenant, est-ce-que les joueurs ont envie de faire les efforts pour lui...

Avant même de débattre de la question de la légitimité de Rudi Garcia, Marc Libbra évoque un contexte "très particulier" à Lyon. "C'est quand même hallucinant de voir cette banderole assez imposante. Il se fait railler avant, à la mi-temps, après le match. Je veux bien que les supporters aient le droit de s'exprimer, mais un moment donné, il faut que ça s’arrête", juge l'ancien joueur de l'OM pour qui Rudi Garcia a "les capacités pour faire évoluer cette équipe". 

"Ce qui est bon pour Rudi Garcia, c'est qu'il a un groupe de joueurs avec un potentiel très important. L'effectif est de qualité, maintenant, est-ce-que les joueurs ont envie de faire les efforts pour lui...", s'interroge cependant Marc Libbra. 

 

En nommant un entraîneur français, Aulas "fait marche arrière"

Ce n'est pas l'expérience de l'entraîneur passé par Saint-Etienne, Dijon, Le Mans, Lille, l'AS Rome et Marseille qui est en cause. Lors de son passage à l'OM entre 2016 et 2019, Rudi Garcia s'est souvent montré virulent envers l'OL et son président, Jean-Michel Aulas. Pour la journaliste Ambre Godillon, il est le "rival affiché du club et le profil type de Genesio", dont il récupère le staff. 

A la différence près que Bruno Genesio était un produit lyonnais. Marc Libbra souligne la difficulté de s'intégrer à l'OL, club ayant pour habitude de s'appuyer sur les membres internes au club. De son côté, Javier Prieto Santos, journaliste à So Foot, estime que l'Olympique lyonnais "fait marche arrière" en reprenant un entraîneur français après avoir opté pour l’entraîneur brésilien, Sylvinho, en début de saison.

La crédibilité de "JMA" en question

Et c'est là, finalement, toute la question : quelle est la stratégie de Jean-Michel Aulas ? Ambre Godillon reproche au dirigeant lyonnais de "ne pas laisser le temps" à ses entraîneurs, malgré son statut de "meilleur président de France". "Il ne peut pas être dédouané" pour ces erreurs de casting, souligne-t-elle, jugeant que "Jean-Michel Aulas surestime les gens à qui il donne les pleins pouvoirs", comme avec Juninho, par exemple. *

Le choix de nommer le légendaire tireur de coups francs de l'OL du début du siècle au poste de directeur sportif interroge pèse sur la crédibilité de "JMA". Car si les venues de Sylvinho et de Rudi Garcia sont en grande partie de la responsabilité de Juninho, c'est bien au président Jean-Michel Aulas que revient la décision finale. Les deux prochaines rencontres, à Benfica et contre Metz, permettront d'avoir un premier réel aperçu de ce que peut apporter Rudi Garcia à une équipe aujourd'hui reléguée à sept points du podium de la L1 et toujours en lice pour la qualification aux 8e de finale de la Ligue des champions.