Thierry Breton, commissaire européen à l'Industrie, était l'invité d'Europe 1 mercredi matin. 1:55
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Laetitia Drevet , modifié à
Critiquée depuis début février sur le retard de livraison des vaccins contre le Covid-19, l'Union européenne met les bouchées double pour accélérer la production de doses sur son sol, assure Thierry Breton. Il évoque "entre 2 et 3 milliards de doses" produites par an d'ici la fin de l'année sur le sol européen. 
INTERVIEW

La commission européenne, qui a négocié les précommandes de vaccins anti-Covid au nom des Vingt-Sept, est visée par de nombreuses critiques sur les retards de livraisons de centaines de milliers de flacons. Thierry Breton, le "monsieur vaccin" européen, assure que l'Union travaille d'arrache-pied pour accélérer et pérenniser la production de vaccins sur le sol européen. "Si les choses se déroulent bien, et elles se dérouleront bien, entre 2 et 3 milliards de doses pourront y être produites par an d'ici la fin de l'année", explique le commissaire à l'industrie sur Europe 1 mercredi. 

Un "combat" en deux phases

L'Union européenne est engagée selon lui dans un "combat" pour le vaccin qui se déroule en deux phases. "D'abord, la phase scientifique. Nous avons gagné sur ce terrain-là, avec un vaccin produit en 10 mois. C'est un exploit", salue Thierry Breton. La seconde partie du "combat" concerne quant à elle la production des doses. "Il faut s'assurer que les vaccins sont fabriqués, ce qui est le plus compliqué." 

Les usines pharmaceutiques sont "nombreuses" en Europe, souligne le commissaire à l'Industrie, ce qui favorisera à terme la production vaccinale de l'UE. Mais il faut pour cela que chacune "s'adapte aux spécificités des vaccins", en se procurant notamment le matériel nécessaire à l'élaboration des flacons. "Le vaccin nécessite entre 400 et 500 composants divers à assembler en temps réel. Si un seul composant manque, toute la chaîne est interrompue." 

L'objectif de l'UE : éviter les pénuries 

Le rôle du "monsieur vaccin" européen est précisément de s'assurer que les usines pourront s'équiper correctement. Il évoque par exemple les sacs stériles qui tapissent les immenses cuves de 1.000 litres où le vaccin est fabriqué, que peu d'industriels produisent. S'ils venaient à manquer, cela interromprait de fait la production des doses. Pour éviter de nouveaux retards et donc de nouvelles critiques, l'UE devra à tout prix éviter les pénuries.