Les infimiers réclament plus de compétences et des perspectives d'évolution. 1:21
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Eve Roger, édité par Séverine Mermilliod
Mardi a lieu une nouvelle journée de mobilisation pour l'hôpital public, à mi-chemin du "Ségur de la santé" censé améliorer les salaires et les perspectives d'évolution des métiers sanitaires, notamment celui des infirmiers et infirmières.

Dans les rues de plusieurs dizaines de villes en France, des syndicats (CGT, Unsa, Fo... ) mais aussi des collectifs hospitaliers (collectif inter-urgences et inter-hôpitaux) sont mobilisés ce mardi, pour réclamer encore et toujours des moyens pour l'hôpital, malgré 14 mois de mobilisation et une crise sanitaire majeure. Une journée de colère à mi-parcours du "Ségur de la santé", qui est censé, d'ici la mi-juillet, aboutir à une augmentation généralisée des salaires mais aussi à des évolutions de carrière, en particulier pour les 700.000 infirmiers et infirmières qui démarrent leur carrière à bac + 3 à 1500 euros et la finissent à 2400 euros, moins que chez nos voisins européens. Alors comment rendre ce métier à nouveau attractif ?

Plus de compétences

Il est urgent de réenchanter le métier, dit l'ordre des infirmiers, et cela passe d'abord par plus de compétences, comme le droit de vacciner sans limitation. Autre piste, multiplier les infirmiers "+++" qui font deux ans d'études supplémentaire pour acquérir certains gestes jusque-là réservés aux médecins. Ces infirmiers dits de "pratique avancée" existent déjà en France mais ils ne sont que 65, une goutte d'eau.

"On peut renouveler un traitement, l'adapter, on peut prescrire les examens complémentaires....", témoigne Cécile Barrière, qui enchaine depuis un an avec bonheur les consultations grâce à son tout nouveau diplôme. "C'est un exercice pour moi plus épanouissant, et puis c'est pour mettre une évolution dans la carrière".

La France à la traîne

Aux États-Unis, au Québec ou en Allemagne, ce profil existe depuis des dizaines d'années mais la France a pris beaucoup de retard :"Les médecins regardent aussi quelle compétences ils ne souhaitent pas transférer vers les infirmiers. C'est une négociation en fait", explique Patrick Chamboredon, président de l'ordre des infirmiers à cause de la réticence des médecins. Il espère donc que les infirmiers sortiront du Ségur avec plus de bagages et donc plus de rémunération.