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Sandrine Prioul (correspondante à Nantes) / Crédits photo : Arnaud Le Vu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Face à une fréquentation record due aux virus de l'hiver, les vacances scolaires et la fermeture des cabinets médicaux mais aussi le manque de lits disponibles, les services d'urgences des CHU de France craquent. À Nantes, une patiente est décédée le mardi 2 janvier alors qu'elle attendait sa prise en charge. Les syndicats vont demander des éclaircissements ce jeudi à la direction du CHU.

Qu'a-t-il bien pu se passer aux urgences du CHU de Nantes mardi de la semaine dernière ? Une patiente est décédée mardi 2 janvier alors qu'elle attendait sa prise en charge dans la file d'attente des urgences. Et ce n'est malheureusement pas un cas isolé. Partout, les services d'urgences sont saturés, à cause d'une fréquentation record mais aussi un manque de lits disponibles. À Lyon par exemple, deux seniors ont été abandonnés aux urgences, sans possibilité de soin.

Un problème récurrent

Au CHU de Nantes, les syndicats attendent ce jeudi des éclaircissements de la direction de l'établissement. Cette dernière avance un pic de fréquentation. Selon certains soignants, c'était "le bordel" : 271 passages aux urgences ce mardi des vacances scolaires ; du jamais vu ou presque. Et la patiente est décédée sur un brancard, dans la file d'attente, raconte les syndicats. 

À la CGT, Olivier Terrien va saisir les instances ce jeudi matin pour comprendre le drame. "C'est un problème qui est récurrent. On a supprimé tellement de lits ces dernières années que, aujourd'hui, on n'arrive plus à trouver de lits dans des situations critiques où on a un flux important de passages aux urgences pour pouvoir hospitaliser ces patients. Donc, faute de lits, ils attendent dans le service des urgences", explique-t-il.

"C'est dans ces circonstances-là qu'il peut arriver des décès dans les files d'attente. Parce que ce qu'on oublie souvent, c'est cette notion de perte de chance. Plus on va attendre dans une file d'attente, moins on va être pris en charge et plus on peut arriver à des situations critiques comme celle du décès", ajoute Olivier Terrien. Le délégué syndical qui redit ici ces besoins au nouveau Premier ministre, lui rappelant sa promesse, la veille, de renforcer les services publics de la santé et de l'hôpital.