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Ugo Pascolo , modifié à
Frédéric Valletoux, le président de la Fédération Hospitalière de France, appelle le gouvernement a être "à la hauteur" de la mobilisation des soignants pendant la crise du Covid-19 en lançant une grande réforme. Invité d'Europe 1 vendredi, il estime que cela marquerait une "vraie reconnaissance" envers les soignants.
INTERVIEW

"La prime c'est bien, mais c'est l'apéritif. Il faut un New Deal pour le système de santé et l'hôpital." Au lendemain de l'annonce par le ministre de la Santé Olivier Véran d'une prime pour tous les soignants, le président de la Fédération Hospitalière de France, Frédéric Valletoux a rappelé sur Europe 1 que la crise du Covid-19 est arrivée sur "fonds de grogne sociale et de tensions très fortes" du système hospitalier depuis plusieurs mois

Un coronavirus dans un contexte de crise hospitalière

Le coronavirus est arrivé "sur un hôpital malade, traversé par des tensions financières profondes et une crise du recrutement", rappelle celui qui est par ailleurs maire de Fontainebleau, en Seine-et-Marne. S'il reconnaît "un signal positif" et une "marque de reconnaissance" dans cette prime de l'État aux soignants, il estime que "les questions ne fonds ne vont pas être réglées par cette prime" et appelle désormais "à un grand rendez-vous" post-crise, "un New Deal".

Une réforme de fonds, la "vraie marque de reconnaissance" du gouvernement

"Cela fait 15 ans qu’on voit le système se déliter, 15 ans que les déserts médicaux progressent. On a mis l’hôpital à la diète pendant des années et aujourd’hui, il faut changer de paradigme" avance-t-il. "Les hospitaliers ont été au rendez-vous pendant la crise, le gouvernement doit maintenant être à la hauteur en se donnant les moyens de financer le système de santé." Une réforme qui témoignerait d'une "vraie marque de reconnaissance", insiste au micro d'Europe 1 Frédéric Valletoux

"Il faut mieux dépenser"

D'autant que ce financement ne coûterait pas plus cher que les 12% du PIB que l'État injecte année dans la santé publique, à l'en croire. "Il faut mieux dépenser en s'attaquant à certaines rentes et en redistribuant différemment." Et si le gouvernement "renvoie aux calendes grecques des réformes de fonds", il prévient : "L’attente et les besoins sont tels, qu’on va avoir une révolte et un système qui va s’arrêter."