Infirmière invitée à quitter son logement dans la Loire : une enquête ouverte pour "menaces"

Une enquête a été ouverte pour "menaces" (photo d'illustration).
Une enquête a été ouverte pour "menaces" (photo d'illustration). © FREDERICK FLORIN / AFP
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avec AFP
"Merci d'essayer de penser à quitter le bâtiment, vous êtes un danger pour tout le monde", indiquait une lettre reçue par une infirmière de 44 ans, résidant dans une commune de la Loire. Elle a porté plainte jeudi pour "outrage à une personne chargée d'une mission de service public". 

Une enquête a été ouverte pour "menaces" contre les auteurs d'une lettre invitant une infirmière de Rive-de-Gier (Loire) à quitter son logement "au plus vite", a indiqué samedi le parquet de Saint-Etienne.

 

"Quittez les lieux au plus vite"

"Merci d'essayer de penser à quitter le bâtiment, vous êtes un danger pour tous le monde (...) s'il y a un cas de Covid-19 dans le bâtiment, vous en serez entièrement responsable. Quittez les lieux au plus vite !! ", dit le message trouvé mercredi dans sa boîte aux lettres par Samia Mazzi, une infirmière de 44 ans, mère de deux enfants. Elle a porté plainte jeudi au commissariat de Saint-Chamond (Loire) pour "outrage à une personne chargée d'une mission de service public".

Le procureur de la République de Saint-Etienne, David Charmatz, a précisé qu'il avait "requalifié en menaces les faits visés par la plainte contre X déposée" par la professionnelle de santé. La municipalité de Rive-de-Gier qui a publié sur son compte Facebook le texte adressé à cette infirmière, dénonce des "comportements (qui) rappellent les périodes les plus noires de l'histoire de France".

Samia Mazzi, qui travaille en milieu hospitalier et en libéral, est par ailleurs colistière du maire sortant Jean-Claude Charvin (DVD) candidat aux dernières élections municipales.

Le premier cas du département

Mabrouk Nekaa, président du Conseil de l'Ordre des infirmiers de la Loire, a déclaré samedi à l'AFP qu'il s'agissait du "premier cas dans le département", précisant que le Conseil de l'Ordre "devrait se constituer partie civile". "Je viens d'avoir au téléphone Madame Mazzi, en l'invitant à contacter la plateforme Psycorona de soutien au personnel soignant, animée par un collectif de psychologues solidaires", a-t-il précisé.

La profession est "en permanence la cible de sollicitations, parfois violentes, de personnes à la recherche d'équipements de protection individuelle, tels que les masques mais pas uniquement", a rappelé de son côté Fleur Barbequot, également représentante du Conseil de l'Ordre des infirmiers de la Loire, évoquant un vol de gel hydroalcoolique à la maison médicale de Rive-de-Gier.