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Louise Sallé, édité par Juliette Moreau Alvarez
Lors de la pause déjeuner au collège, les violences physiques et verbales se multiplient. La plus longue récréation de la journée est souvent ponctuée de bagarres et d'insultes, difficiles à résoudre alors que les surveillants sont occupés ailleurs. Pap Ndiaye a exprimé son inquiétude vis-à-vis de la situation.

Le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye s’est inquiété il y a plus d’une semaine du "niveau de violences commises lors de la pause déjeuner". Il a déclaré sur RTL avoir été "frappé" par ces violences, alors qu'il répondait à une question sur le mal-être des collégiens. Ces violences ont souvent pour origine des insultes que les surveillants peinent à réprimer, en particulier entre midi et 14h.

Huit élèves sur dix disent avoir déjà subi des violences selon le dernier baromètre Opinionway. Pour le ministre, les profs pourraient aider à surveiller ces moments, dans le cadre de nouvelles missions rémunérées. Des violences particulièrement présentes dans les établissements défavorisés, où la pause déjeuner est compliquée à vivre pour les collégiens. C’est en effet la plus longue récréation de la journée, hors du regard des adultes.

Un manque de surveillants

Sarah* est en cinquième à Paris. Avec ses parents, elle a décidé de ne plus s’inscrire cette année à la cantine. "Il y avait trop de problèmes, de bagarres, de soucis", déplore-t-elle. "Ce sont surtout des violences verbales", décrit l’adolescente. Un constat partagé par Leia, surveillante dans un établissement d’éducation prioritaire dans le Tarn. "Ils sont tout le temps en attente pendant cette pause", raconte-t-elle. "Soit ils sont en attente du repas, soit ils sont en attente de la reprise des cours à 13h ou à 14h."

Pour Leia, c'est le manque de choses à faire qui fait apparaître ces violences. "S'ils ne savent pas quoi faire, ils s'insultent, ils se tapent. Ça tourne autour des insultes en permanence", poursuit-elle. "C'est tout le temps le centre des conflits." L’une des raisons, avancée par certains CPE : le manque de surveillants. Entre midi et 14h, ils sont ainsi à la fois au self, devant le portail et dans la cour. Ainsi, ils ont donc peu de temps à consacrer à la résolution des conflits. 

*Le prénom a été modifié pour préserver l’anonymat de la personne interrogée