Le trafic sera encore très perturbé lundi dans les transports parisiens. 1:39
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Aurélien Fleurot, édité par
Notre reporter a effectué un trajet dans la cabine d’un conducteur de métro parisien qui a cessé de faire grève pour des raisons financières.
REPORTAGE

La rentrée promet d’être compliquée dans les transports publics à Paris. Au 33ème jour de grève, le trafic sera encore très perturbé à la RATP. Alors que de nombreux Parisiens reprennent le chemin du travail ce lundi, Europe 1 a pu effectuer un trajet dans la cabine d’un conducteur de métro non-gréviste.

"C’est stressant, c’est compliqué"

Ce conducteur, qui préfère rester anonyme - et dont on ne donne pas le numéro de la ligne sur laquelle il travaille -, est entré à la RATP il y a trois ans. Il soutient la grève, mais face au peu d'avancées entre gouvernement et syndicats, il a préféré reprendre le travail, pour ne pas perdre trop d'argent. "J’ai commencé par faire grève. J’ai fait 6-7 sept jours de grève, puis j’arrêté pour des raisons financières", explique-t-il.

Beaucoup de ses collègues ont continué la grève. La reprise du travail n’est donc pas de tout repos. "On ne travaille pas aux mêmes horaires, il y a du monde. C’est stressant, parce que quand on arrive à une station, on n’est pas à l’abri que les gens se bousculent. Tout le monde ne peut pas monter à bord, c’est compliqué", raconte-t-il.

"On n’a même pas le temps d’aller aux toilettes"

Chaque jour, il doit s'adapter. Sa ligne n'est pas toujours ouverte aux mêmes horaires, alors que des stations sont ouvertes le matin et fermées le soir. Et comme il n'y a pas énormément de conducteurs qui ont repris le travail, il est très sollicité. "C’est beaucoup plus dense. Comme on est très peu, on ne fait que tourner. Dès fois, entre deux trains, on a cinq minutes pour aller aux toilettes. Là, on n’a même pas le temps, parce qu’on n’est pas assez nombreux", assure-t-il.

Avec cette cadence, une forme de solidarité s'est créée entre collègues. Il ne craint pas d'être montré du doigt pour ne pas avoir fait grève jusqu'au bout. Il fait partie de ceux qui sont arrivés dans l'entreprise après 2009 et pour qui les conditions de départ à la retraite ont déjà beaucoup évolué.