La ville de Plévenon finance les études d'un étudiant en médecine, qui devra exercer dans la ville à la sortie de l'école. (Illustration) 1:18
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Nina Droff / Crédit photo : Jessica Bordeau / BSIP / BSIP via AFP
Et si financer les études des jeunes médecins était une solution pour pallier les déserts médicaux ? C'est le pari qu'a fait la petite commune de Plévenon dans les Côtes-d’Armor. Si la facture est élevée pour la ville, le maire considère cela comme un investissement, car le jeune homme s'est engagé à s'installer dans la commune à la sortie de l'école.

Lutter contre les déserts médicaux : c'est le défi auquel fait face le monde rural. Alors, dans les campagnes françaises, beaucoup de petites communes rurales cherchent des solutions. Parmi les idées adoptées : financer les études de futurs médecins. C'est le cas de la commune de Plévenon dans les Côtes-d’Armor en Bretagne, qui a décidé de financer les études d’un étudiant en médecine. En contrepartie, ce dernier s’engage à venir exercer dans la commune une fois son diplôme en poche.

"Je ne pensais même pas que c'était possible"

Chaque mois désormais, Plévenon verse 400 euros à Leonard Farcy, étudiant en 3eme année de médecine. "Il lui reste encore six ou sept ans à faire avant de pouvoir exercer. Et chaque année d'étude financée par la commune se traduira ensuite par une année d'exercice dans la commune", se réjouit le maire de la petite commune, Hervé Van Praag. 

"C'est l'étudiant lui-même qui a proposé cette solution. Je ne pensais même pas que c'était possible", poursuit l'élu au micro d'Europe 1. Une solution bienvenue alors que la commune souffre depuis plusieurs années de la désertification médicale. Car "à Plévenon, il n'y a pas de médecin. Il faut aller à cinq kilomètres d'ici pour trouver le premier cabinet. Et les médecins du coin vont prendre leur retraite car ils ont tous déjà dépassé les 70 ans", note le maire de la commune. 

Pression sur l'étudiant

L’investissement est coûteux pour la commune, avec une facture s'élevant à 45.000 euros au total, mais pour le maire, le jeu en vaut la chandelle. "C'est de l'argent public dépensé mais c'est un choix. On a la chance d'avoir un jeune médecin qui va rester à Plévenon pendant au minimum sept ans. Et peut-être qu'il restera beaucoup plus longtemps", anticipe Hervé Van Praag.

Mais avant cela, Leonard doit réussir ses partiels, qu’il passe en ce moment. L'étudiant n'a pas le droit à l'erreur car en cas d’échec, il devrait alors rembourser la bourse versée par la commune.