La Convention citoyenne pour le climat a voté dimanche en faveur d'un référendum visant à inscrire le crime d'"écocide" dans le droit français. 1:05
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Céline Brégand
Emmanuel Macron, qui a retenu 146 des 149 propositions de la Convention citoyenne pour le climat, s'est dit prêt lundi à soumettre certaines de ces mesures à des référendums dès 2021. Arnaud Schwartz, le président de France Nature Environnement, craignant le pouvoir des lobbys, se dit contre ces référendums mardi sur Europe 1.
INTERVIEW

Le chef de l'État a retenu lundi la quasi totalité des 149 propositions des membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), sauf trois. Il a également approuvé l'idée de soumettre certaines mesures à des référendums, et ce dès 2021. "Le référendum pour des questions environnementales, c'est quelque chose dont on ne veut pas", déclare pour sa part Arnaud Schwartz, le président de France Nature Environnement (FNE), sur Europe 1 mardi.

La menace du poids des lobbys 

Le président de FNE, qui réunit 3.500 associations de défense de l'environnement, craint qu'avec le référendum, on ne laisse "pas assez de temps" aux gens pour "comprendre" ce qu'ils doivent décider à un moment précis. Mais surtout, il redoute "un déséquilibre énorme" avec "des lobbys porteurs d'intérêts privés qui ont des moyens financiers pour communiquer, sans commune mesure avec les défenseurs du bien commun ou avec l'État qui organiserait le référendum".

Pour un référendum, il n'y a pas de "règles", ce qui le différencie "d'une campagne électorale où il y a des temps de parole mesurés, des budgets contrôlés", appuie Arnaud Schwartz.

Emmanuel Macron s'est dit lundi "prêt" à soumettre à des référendums dès 2021 certaines propositions de la CCC d'une part pour introduire la lutte contre le changement climatique dans la Constitution, d'autre part concernant "un ou plusieurs textes de loi" reprenant d'autres propositions de la CCC.

La CCC a voté dimanche en faveur d'un référendum visant à inscrire le crime d'"écocide" dans le droit français. En revanche, elle a rejeté l'idée d'utiliser le référendum pour d'autres mesures spécifiques. "Le référendum, pour les questions environnementales, qui sont des sujets très complexes, est délicat à employer", conclut le président de FNE.