arras 1:29
  • Copié
Inès Zeghloul / Crédit photo : Denis Charlet / AFP
Après l'attaque terroriste dans un lycée d'Arras, où un professeur de français a été tué, la communauté éducative est sous le choc. Europe 1 a rencontré des professeurs, inquiets pour leur sécurité mais aussi pour l'avenir de leur profession.

Trois ans quasiment jour pour jour après l'assassinat de Samuel Paty, l'attaque terroriste d'Arras, où un enseignant de français a été tué, donne l'impression que l'histoire se répète. La communauté éducative est sous le choc.

À Arras, pour tous les professeurs, le temps semble s'être arrêté vendredi, aux alentours de 11 heures. "Il n'y a pas de mots, c'est juste une horreur, personne ne peut être épargné. On espère juste que le collègue qui est à l'hôpital puisse se rétablir, et qu'on puisse accompagner la famille du collègue qui est décédé", avance une enseignante du collège-lycée Gambetta, des sanglots dans la voix.

"On a une mission qu'on essaie de remplir au mieux"

Lunettes, regard perçant, le visage de Dominique Bernard hante les esprits. Le professeur de français était dépeint par ses collègues comme quelqu'un de joueur, ils échangeaient même entre les cours des petites blagues par casiers interposés, racontaient certains. Vendredi, a priori, ce n'était pas lui qui était visé. Après la mort de Samuel Paty, l'assaillant aurait encore une fois cherché à tuer un professeur d'histoire-géographie.

 

Julien enseigne cette matière depuis plusieurs années, aujourd'hui, il se sent pris pour cible. "C'est un très mauvais signal pour l'avenir de la profession. Se sentir attaquer comme ça alors qu'on apporte le savoir, la liberté, c'est quand même assez difficile. On est victime, on a une mission alors on essaie de la remplir au mieux. Si on commence à réfléchir, on se dit on fait un autre métier", regrette le professeur.

Faire un autre métier ou faire cours la peur au ventre... Dans l'immédiat, le gouvernement annonce renforcer la sécurité dans les écoles, collèges et lycées, 1.000 personnels sont déployés et une cellule de soutien activée dans chaque académie.