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Maximilien Carlier / Crédits photo : Denis Charlet / AFP , modifié à
Au lendemain de l'attaque terroriste à Arras, où un professeur de français a été tué, la ville est toujours sous le choc. Mais malgré l'émotion, les grilles du lycée Gambetta sont ouvertes ce samedi, pour accueillir élèves et enseignants qui souhaiteraient échanger. Europe 1 s'est rendue sur place.

Après l'attaque terroriste au lycée Gambetta d'Arras, la France a été placée en état d'alerte "urgence attentat", autrement dit, le niveau le plus élevé du dispositif Vigipirate. Vendredi matin, un homme de 20 ans, radicalisé et fiché S, a tué un professeur de français et blessé trois autres personnes. Dominique Bernard, 57 ans et père de trois filles, amoureux de la littérature, était apprécié de tous. Au lendemain de l'attentat, malgré le choc et l'émotion qui persistent dans la commune, les grilles du lycée Gambetta vont bien ouvrir leurs portes.

"On ne va pas céder à la panique"

S'il n'y a pas cours ce samedi matin, l'établissement est ouvert pour accueillir des élèves et enseignants qui souhaiteraient discuter et échanger. C'est une volonté du proviseur de rouvrir, de "ne pas céder à la terreur", comme l'a indiqué vendredi Emmanuel Macron. Devant le lycée Gambetta, parents et élèves sont arrivés au fur et à mesure de la matinée. De nombreuses roses ont été déposées devant l'établissement.

Europe 1 a échangé avec Jean-Claude, veilleur de nuit dans l'internat. "On ne croyait pas que ça pouvait arriver à Arras, qu'on laisse des fichés S dans les rues, comme ça, je ne comprends pas", regrette-t-il. "Mais on ne va pas céder à la panique, ni fermer le lycée. Sinon, qu'est-ce que les élèves vont faire ? Ils sont là pour leur avenir et on est là pour les aider."

"Imaginez l'horreur que ça a pu être pour les collégiens et lycéens qui ont vu l'assassinat"

Valentin, élève de sixième, était présent lors de l'attaque. Il est venu avec son papa pour rendre hommage à l'enseignant. "Il a sauvé beaucoup de vie. Il est mort juste pour sauver des personnes", tente d'expliquer l'enfant. "Au début, je n'y croyais pas, je pensais que c'était un exercice. Je l'ai vu avec son couteau menacer le professeur...". Une scène qui a beaucoup choqué le garçon. "Cette nuit, il s'est réveillé toutes les heures, il faisait des cauchemars", explique son père, des sanglots dans la voix. "C'est très dur, il faut aller au-delà. Mon fils a été partiellement témoin. Imaginez l'horreur que ça a pu être pour les collégiens et lycéens qui ont vu l'assassinat", s'inquiète-t-il.

Justement, les élèves seront de retour en cours mardi matin. Devant l'entrée de l'établissement, il y a plusieurs policiers postés et on voit toujours ce ruban de signalisation jaune. Tous les événements ont été annulés ce weekend à Arras et vendredi soir un rassemblement spontané a eu lieu Place des Héros pour rendre hommage à Dominique Bernard, tué en voulant protéger ses collègues.