Acte 20 des gilets jaunes : à quoi faut-il s’attendre ?

Lors de l'"acte 19", les "gilets jaunes" parisiens avaient défilé à Montmartre.
Lors de l'"acte 19", les "gilets jaunes" parisiens avaient défilé à Montmartre. © Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
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Pour le deuxième samedi de suite, les "gilets jaunes" ont interdiction de manifester sur les Champs-Élysées, ainsi que dans plusieurs grandes villes.

Les "gilets jaunes" peuvent-ils passer le cap de la vingtaine ? Réponse samedi à l’occasion de l’"acte 20" organisé par le mouvement dans toute la France. Ils étaient 40.500, dont 5.000 à Paris, samedi dernier lors de l’acte 19, actant le rebond de la mobilisation depuis l’acte 17, qui avait marqué un plus bas avec 28.600 manifestants. Des manifestations sont prévues à Paris – mais pas sur les Champs-Élysées, ainsi qu’à Bordeaux ou de la casse est attendue. En revanche, des interdictions ont été prononcées dans d’autres grandes villes, notamment Avignon et Toulouse.

À Paris, pas de manifestation sur les Champs-Élysées

Comme d’habitude, il n’y a pas un mais plusieurs événements Facebook qui appellent à manifester dans la capitale. Des départs de cortèges place de la Bastille, gare de l’Est et au Trocadéro sont évoqués mais d’autres pages ne mentionnent aucun lieu de rassemblement précis.

En revanche, les "gilets jaunes" ne devraient pas investir les Champs-Élysées samedi. "J'ai donné des instructions extrêmement précises au préfet de police pour que la demande de manifestation sur les Champs-Élysées, qui n'est qu'une provocation à de nouvelles violences, soit interdite", a déclaré Christophe Castaner mercredi. Par ailleurs, l’opération Sentinelle sera de nouveau mobilisée pour sécuriser les lieux proches des institutions.

En régions, multiples interdictions et risque de casse à Bordeaux

Le nouveau maire de Bordeaux, Nicolas Florian, a demandé vendredi aux habitants de "rester chez eux" et aux commerces de "baisser leur rideau" pour créer "une ville morte" samedi lors de l'acte 20 des "gilets jaunes"  où on "annonce des centaines de casseurs". La préfecture a mis en garde contre des "risques avérés de dégradations et de violences". À Lille, les "gilets jaunes" se sont donné rendez-vous à 12h30 place de la République et manifesteront sur le thème de l’accès au logement, alors que le 30 mars marque la fin de la trêve hivernale. Des manifestations sont aussi annoncées à Agen et Saint-Étienne, où la préfecture de la Loire a prononcé une interdiction de se rassembler dans deux secteurs de la ville. "Un comportement de violence est à craindre de la part de certains manifestants attendus", a justifié le préfet. 

À Avignon, où un appel national à manifester samedi avait été lancé par des "gilets jaunes" sur les réseaux sociaux, la préfecture du Vaucluse a interdit tout rassemblement ou manifestation du mouvement de 9h à minuit, "intra-muros" et sur plusieurs axes périphériques. Le préfet du Vaucluse, Bertrand Gaume, évoque "les appels à une manifestation nationale, relayés par les réseaux sociaux, et notamment la présence prévisible de personnes appartenant à des groupes activistes violents". Il souhaite en particulier protéger le Palais des Papes, "lieu symbolique qui demeure ainsi sensible".

La préfète de Normandie Fabienne Buccio a pris un arrêté interdisant toute manifestation dans le centre-ville de Rouen, selon un périmètre identique à celui du samedi 23 mars. À Toulouse, l'arrêté préfectoral concernant la journée du 23 mars et interdisant toute manifestation place du Capitole a été reconduit. Il ne devrait pas non y avoir de manifestation à Nantes, où se tient samedi la Grande braderie. Des groupes locaux de "gilets jaunes" ont affirmé ne pas souhaiter déranger l’événement. Idem à La Rochelle où les manifestant cèdent la place au carnaval.

Un des temps forts de samedi pourrait être le blocage de l’usine de munitions d’Alsetex, à Précigné, dans la Sarthe. Les "gilets jaunes" ont appelé à manifester devant le site qui fabrique notamment les balles des LBD, les armes de maintien de l’ordre qui ont fait de nombreux blessés depuis le début du mouvement. Des membres du mouvement nantais pourraient notamment faire le déplacement. Le rendez-vous a été donné à 9h30 à la gare de Sablé-sur-Sarthe.