Quel rôle Emmanuel Macron a-t-il joué dans l'affaire Kohler ? (photo d'archives) 1:22
  • Copié
Salomé Legrand, édité par Antoine Terrel
Après la publication d'une note rédigée par Emmanuel Macron dans laquelle il dédouane son bras droit Alexis Kohler, Elise Van Beneden, présidente d'Anticor, demande sur Europe 1 des explications sur la manière dont son intervention a changé les conclusions de l'enquête visant le secrétaire général de l'Élysée.
INTERVIEW

Quel a été le rôle exact d'Emmanuel Macron dans l'affaire Kohler ? Après un classement sans suite à l'été 2019, la justice va de nouveau se pencher sur les soupçons de conflits d'intérêts entourant Alexis Kohler, une information judiciaire visant le secrétaire général de l'Élysée ayant été ouverte mardi. Des juges vont ainsi enquêter sur ses liens avec l'armateur MSC en pleine polémique sur une note du chef de l'État en faveur de son bras droit. Cette intervention présidentielle, très commentée depuis mardi, remet-elle en cause la séparation des pouvoirs ? C'est la question que se pose au micro d'Europe 1 Elise Van Beneden, présidente d'Anticor, l'association à l'origine de la plainte qui a relancé les investigations. 

Dans une note publiée mardi par Mediapart, le chef de l'État assure qu'Alexis Kohler - actuel secrétaire général de l'Élysée - n'est jamais intervenu, à l'époque où il était son directeur de cabinet à Bercy, dans des dossiers liés à l'armateur italo-suisse MSC avec lequel il entretenait d'étroits liens professionnels et familiaux.

"C'est normal qu'Alexis Kohler organise sa défense. Mais ce qui interroge, c'est que ce courrier est arrivé à la fin de l'enquête préliminaire, après un an d'enquête, alors que dans cette enquête préliminaire, il y avait déjà des attestations", réagit Elise Van Beneden. "La question est : est-ce que cette lettre d'Emmanuel Macron a changé la donne, les conclusions de l'enquête ?"

Macron assure que Kohler n'est pas intervenu dans des dossier liés à MSC

"Et si elle les a changées, est-ce qu'elle les a changées parce qu'elle a apporté un nouvel éclairage, ou est-ce que les faits qui sont attestés par cette lettre étaient déjà présents au dossier, et du coup est-ce que cette intervention était d'une autre nature, susceptible de remettre en cause la séparation des pouvoirs ?", interroge-t-elle encore. 

La relance des investigations porte sur des soupçons de "prise illégale d'intérêts", "trafic d'influence" et "défaut de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique", avait précisé mercredi une source judiciaire.