Primaire à droite : Sarkozy met tout en oeuvre pour rattraper Juppé

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M.B. et Antonin André
CHALLENGER - L'ancien président des Républicains mise sur un ticket avec François Baroin et cherche à s'imposer comme le garant des valeurs de la droite.

C'était dimanche, au micro d'Europe 1. François Baroin apportait officiellement son soutien à Nicolas Sarkozy dans la course à la primaire de la droite. "Je m'engagerai pour Nicolas Sarkozy, mon choix est fait depuis longtemps", affirmait l'ancien ministre de l'Économie. Dans son sillage, les lignes semblent bouger à droite.

Les ténors de la droite derrière Sarkozy. Pour le constater, il fallait s'intéresser au public venu écouter le sénateur-maire de Troyes. Gérard Larcher, président du Sénat et soutien de Fillon, mais aussi Thierry Solère, soutien de Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, proche de Xavier Bertrand, ou encore Christian Jacob, chef de file des députés LR et chiraquien convaincu, étaient présents. C'est la première fois que des ténors de la droite s'affichent derrière Nicolas Sarkozy depuis le retour de l'ancien président. Preuve que le jeu de la primaire est ouvert.

François Baroin, carte maîtresse. Dans cette configuration, François Baroin est une carte maîtresse. Il coche des cases que Nicolas Sarkozy n'a pas. Le président de la puissante Association des maires de France incarne l'héritage de Jacques Chirac au moins autant qu'Alain Juppé. Même s'il fait de la politique depuis longtemps, ce jeune quinquagénaire symbolise également le renouvellement. Enfin, il complète l'offre politique de Nicolas Sarkozy. Ce dernier s'appuie sur l'idée d'un ticket, d'une candidature à deux têtes avec son ancien ministre. François Baroin est de fait un rabatteur de voix idéal.

Inverser la vapeur. Si Nicolas Sarkozy espère mettre toutes ses chances de son côté en ralliant le maire de Troyes, il reste, pour l'instant, distancé par Alain Juppé. Ce dernier caracole entre 8 et 15 points devant lui, selon les sondages, et demeure la meilleure garantie de victoire pour la droite. Nicolas Sarkozy, cantonné à la position de challenger, suscite toujours un rejet massif des Français. Pour retourner la situation, le président des Républicains doit absolument réussir à réduire l'écart d'ici à septembre, lorsque commencera la campagne pour la primaire.

Garant des valeurs de la France. Comment ? En rassemblant, d'abord, et François Baroin va l'y aider. Mais l'ancien président compte aussi s'imposer comme le garant des valeurs de la droite. Il devrait en donner la preuve mercredi, dans le Nord. Après avoir inauguré le nouveau siège des Républicains de Lille, Nicolas Sarkozy est attendu à Saint-André-lez-Lille pour une réunion publique qui devrait être le premier meeting de sa pré-campagne présidentielle. Le patron des Républicains devrait notamment décliner ce qu'est être Français. Un discours qui fait écho à un autre, prononcé avant la présidentielle de 2007. En 2006, à Nîmes, il avait exalté la "France éternelle", lançant du même coup la thématique de sa campagne. 

Signe que les semaines à venir sont décisives, l'ancien Président a décroché en personne son téléphone pour préparer ce meeting. Il a appelé les parlementaires pour leur demander d'être présents. Si la campagne ne démarre officiellement qu'après l'été, pour Nicolas Sarkozy, tout se joue maintenant.