Marine Le Pen : "Il faut une proportionnelle intégrale"

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Alors que le projet de loi sur la moralisation de la vie publique doit passer mercredi devant le Conseil des ministres, Marine Le Pen estime qu'il s'agit d'un texte "plein de trous", notamment sur la représentativité des Français.
INTERVIEW

Le garde des Sceaux François Bayrou présente mercredi au Conseil des ministres son texte sur la moralisation de la vie politique. La mise en place d'une dose de proportionnelle, promise pendant la campagne d'Emmanuel Macron, a été remise à plus tard. Le Premier ministre Edouard Philippe s'y est dit favorable mardi, précisant qu’une réflexion devait encore être engagée sur ce sujet. "J'ai entendu mille fois cette promesse être faite aux Français et elle n'a jamais été faite. C'est quoi une dose de proportionnelle ? 10%, 5%, des miettes ? Il faut une proportionnelle intégrale, quitte à mettre une prime au mouvement politique arrivé en tête pour assurer une stabilité", a déclaré Marine Le Pen au micro d'Europe 1.

Le pluralisme menacé. "Est-ce que vous voyez la tête que va avoir l'Assemblée nationale si les prévisions sont confirmées ? plus de 80% de députés macronistes ! On ne pourra pas donner de leçons à la Russie dans ce domaine", a taclé la présidente du FN, alors qu'Emmanuel Macron est assuré de décrocher une très large majorité dimanche, tandis que le FN pourrait ne pas parvenir à réunir assez d'élus pour se constituer un groupe parlementaire, dont le seuil est de 15 députés. "Il n'y aura plus de pluralisme dans notre pays".

 

Un texte "plein de trous". "Quand on est en train de faire une loi qui s'appelle 'Confiance dans la vie démocratique', la première chose que l'on doit faire c'est permettre à chaque Français de pouvoir être représenté à l'Assemblée", souligne encore Marine Le Pen, qui se dit cependant prête à voter le texte, bien qu'elle l'estime insuffisant sur certains points. "Je pourrai accessoirement le voter. Je pense qu'il doit être amendé, il est plein de trous ce texte, notamment sur les conflits d'intérêts. Mais on comprend qu’Emmanuel Macron n’est pas tellement envie de s’intéresser aux conflits d'intérêts. C'est pourtant ce qui gangrène la vie politique français en matière de moralisation", conclut-t-elle.