Élections législatives : la République en marche de Macron lève un coin du voile

La commission d'investiture du mouvement va analyser les nouvelles candidatures reçues après l'élection
La commission d'investiture du mouvement va analyser les nouvelles candidatures reçues après l'élection © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
La "République en marche" a reçu de nombreuses candidatures pour les législatives à la suite de l'élection d'Emmanuel Macron et ne compte ni les "humilier", ni les "brutaliser".

La "République en marche" d'Emmanuel Macron dévoile jeudi le nom d'"environ 450" candidats aux législatives, en attendant de régler les cas épineux, comme celui de Manuel Valls

Le troisième tour. C'est la première scène de l'acte II pour le président élu, parvenu à l'Élysée mais désormais soucieux de s'assurer la maîtrise de l'Assemblée nationale pour mettre en place son programme. Jeudi, il lance donc la bataille des législatives (11-18 juin) qui devra être menée tambour battant par les postulants de la "République en marche", le nouveau nom du parti.

Seuls quatorze noms sont connus. Mais, le brouillard peine à se dissiper sur l'identité de ses soldats. Un contingent devait être lancé avant le premier tour de la présidentielle, puis un fort bataillon entre les deux tours. En fait, seuls quatorze noms sont pour l'instant connus et "environ 450" le seront jeudi après-midi, selon le président de la Commission d'investiture Jean-Paul Delevoye, alors qu'il était initialement prévu de pourvoir l'ensemble des 577 circonscriptions d'ici à jeudi midi.

Un afflux de candidatures depuis dimanche. À huit jours de la fin du dépôt légal des candidatures en préfecture, le 19 mai, le temps presse. Mais un afflux de CV est arrivé dans la foulée de l'élection d'Emmanuel Macron, parmi lesquels celui de l'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls, qui a annoncé mardi son intention de briguer l'investiture de La République en marche dans son fief de l'Essonne. Alors que le parti avait déjà passé en revue quelque 15.000 dossiers remplis en ligne depuis le 19 janvier et que la Commission semblait toucher au but, il faut "étudier cette nouvelle donne", selon un cadre.

Renouvellement et pluralité politique. "L'idée, contrairement à ce que l'on dit, n'est pas d'humilier ni de brutaliser ces candidatures", poursuit-il. "Au contraire, cela nous oblige à les analyser et à être prudent sur un certain nombre de circonscriptions." La dizaine de membres de la Commission devra donc se pencher sur ces cas jeudi et vendredi, en tâchant de faire respecter les principes édictés par Emmanuel Macron : renouvellement, parité, probité, pluralité politique et accord avec le projet, en signant un 'contrat avec la Nation'.

Des candidats issus du MoDem et des Républicains ? On aura un aperçu du nombre de circonscriptions réservée au MoDem, le seul parti ayant bénéficié d'un accord d'appareil au nom de l'alliance conclue avec François Bayrou dès février, avec un volet législatives. Alors qu'aucun député Les Républicains n'a officiellement rallié Emmanuel Macron, "quelques uns" devraient aussi sortir du bois à cette occasion.

"Candidat, ça ne s'improvise pas". En janvier, Emmanuel Macron avait dû se fendre d'un appel aux femmes pour les encourager à se lancer, au vu du faible nombre de candidatures. Le compte devrait finalement y être, assure-t-on désormais. Cette semaine, Jean-Paul Delevoye avait aussi semé la confusion en affirmant que des "maires" ou "conseillers départementaux" pourraient être considérés comme issus de la société civile. Après mise au point, il s'agirait en réalité de n'exercer aucun mandat actuellement.

"Candidat, ça ne s'improvise pas", s'inquiète un soutien d'Emmanuel Macron. "Tout cela est extrêmement fragile et balancer des candidats de la société civile, c'est un risque énorme, d'autant plus que le capital de voix de la présidentielle n'est pas énorme", poursuit-il.