Budget : Édouard Philippe se défend de tout "zigzag" vis-à-vis des entreprises

Édouard Philippe a tenté mardi de rassurer le patronat.
Édouard Philippe a tenté mardi de rassurer le patronat. © Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP , modifié à
L'annonce lundi par Bruno Le Maire du report d'une nouvelle baisse de cotisations patronales, qui devait entrer en vigueur au 1er janvier, inquiète le Medef. 

Le Premier ministre Édouard Philippe a défendu mardi la constance de sa politique budgétaire lors de l'université d'été du Medef, niant tout "zig-zag" malgré le report de la baisse des cotisations patronales décidé par le gouvernement.

"Nous mettons en oeuvre les choses sérieusement, au regard de la croissance dont nous disposons et que nous suscitons, exactement comme vous le faites pour les entreprises", a déclaré le Premier ministre face à un parterre de chefs d'entreprise réunis sur le campus d'HEC.

"Revaloriser le travail". "La ligne directrice de notre action, c'est de revaloriser le travail et les revenus du travail. C'est cohérent, c'est un tout", a poursuivi le chef du gouvernement, insistant sur le besoin de "constance" politique "en matière de fiscalité".

Le gouvernement a annoncé lundi plusieurs mesures d'économies concernant les entreprises dans le cadre de son projet de loi de finances pour 2019 afin de contenir le déficit public, menacé par la faible croissance.

Parmi elles, figure un report au 1er octobre 2019 d'une nouvelle baisse de cotisations patronales de quatre points, censée entrer en vigueur au 1er janvier dans le cadre de la transformation du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) en baisse de charges pérenne.

"Ça n'est pas une forme de zigzag", s'est défendu mardi Édouard Philippe, en insistant sur le fait que la trajectoire fiscale prévue par le gouvernement restait inchangée.

Le CICE sera bien transformé. Lors du projet de loi de finances 2018, "nous avons voté une trajectoire de l'impôt sur les sociétés", qui sera ramené de 33,3% à 25% d'ici 2022. Dans le cadre du projet de budget 2019, nous "poursuivrons ce chemin", a-t-il promis. Même chose "pour le crédit impôt recherche, dont nous avons confirmé la pérennité", et pour les cotisations salariales sur les heures supplémentaires, qui seront supprimées "comme nous nous y étions engagés".

Concernant le CICE, enfin, le Premier ministre a assuré que le gouvernement transformerait bien "dès le 1er janvier 2019 un crédit d'impôt qui est complexe en un allègement de charges simple et immédiat".

L'annonce, lundi, par le ministre de l'économie Bruno Le Maire d'économies portant sur les entreprises a suscité l'agacement du monde patronal, notamment au sein du Medef. "C'est un très mauvais signal", avait ainsi estimé le président de l'organisation patronale Geoffroy Roux de Bézieux lors de l'ouverture de l'université d'été.