Emmanuel Macron a reçu plusieurs membres du CFCM dont Chems-Eddine Hafiz. 1:33
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Jean-Rémi Baudot édité par Guilhem Dedoyard , modifié à
Le président de la République Emmanuel Macron a reçu les représentants du Conseil français du culte musulman (CFCM) en compagnie du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, lundi, à l'Elysée. Une réunion organisée pour trouver des réponses politiques après l'assassinat de Samuel Paty.

Un moment "convivial et grave", c'est ainsi que le vice président du Conseil français du culte musulman (CFCM) a décrit la réunion qui s’est tenue dans le bureau du Président de la République en présence du Ministre de l’intérieur Gérald Darmanin. Le président a fait savoir dimanche qu'il souhait trouver des réponses politiques "à court et moyen terme", après l'assassinat de Samuel Paty

Prévenir les radicalisations et former les imams

Lors de cette rencontre, Emmanuel Macron a demandé à cette autorité représentative de travailler à la prévention de la radicalisation ainsi qu’à la formation des imams. Les membres du CFCM ont donné leur accord sur ce point. "Il nous faut montrer que l’islam est compatible avec la République et dans le même temps, combattre les idées radicales", a notamment pu déclarer l'un d'entre eux au cours des échanges.

Dimanche, à l'issu d'un conseil de Défense, le chef de l'Etat a demandé à ce "qu'on passe rapidement à l'action et qu'on ne laisse aucun répit à ceux qui s'organisent pour s'opposer à l'ordre républicain".

Désarroi face à l'attentat

La réunion s'est finalement terminée dans une vive émotion quand Chems-Eddine Hafiz, le recteur de la grande mosquée de Paris a parlé de son désarroi après cet attentat. "On a coupé la tête d'un homme, d'un père, à cause de ma religion. Je ne peux pas l'accepter. Je ne dors pas depuis quatre jours à cause de cette affaire-là. Et si vous allez imaginer que ce que je suis en train de faire c'est du cinéma, non pas du tout", a-t-il expliqué.

"Je suis en train de me battre, je risque ma vie aujourd'hui parce que c'est important de montrer que les musulmans sont des républicains, ont des valeurs qu'ils partagent avec l'ensemble de la société. Arrêtons de stigmatiser en disant que les représentants des musulmans sont, à la limite, un peu contents. Je suis très touché et complètement abasourdi", a continué le recteur de la grande mosquée de Paris qui sera présent à l’hommage à Samuel Paty, mercredi, dans la cour de la Sorbonne.