Travail dominical : "une très grave erreur"

Nicolas Sarkozy a fait la quasi-unanimité contre lui en proposant d’assouplir les conditions du travail dominical.
Nicolas Sarkozy a fait la quasi-unanimité contre lui en proposant d’assouplir les conditions du travail dominical. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
La proposition de Nicolas Sarkozy d’élargir les conditions d’ouverture des magasins est critiquée.

Voilà une proposition qui a le mérite de créer le consensus… contre elle. Alors que Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi, par la voix du secrétaire d’Etat au Tourisme Frédéric Lefebvre, son intention d’élargir les conditions d’ouverture des magasins le dimanche, la plupart de ses rivaux à la présidentielle qui se sont exprimés se sont élevés contre cette mesure.

 "Une très grave erreur"

Du côté du MoDem, on refuse tout net l’idée. "La généralisation de l'ouverture des magasins le dimanche est une mauvaise idée et une très grave erreur", écrit dans un communiqué l'eurodéputé Robert Rochefort, membre de l'équipe de campagne de François Bayrou, chargé des questions économiques. "Ce n'est pas le temps qui manque aujourd'hui aux Français, mais l'argent, et cette mesure ne crée pas de pouvoir d'achat", argue-t-il. Pour l’élu, "les seuls commerces qui éventuellement bénéficieront de cette mesure seront, comme d'habitude, les hyper et supermarchés, ce qui aggravera encore la situation des petits commerçants, déjà en grande difficulté".

Nicolas Dupont-Aignan, le candidat souverainiste, s’est lui aussi fermement prononcé contre l’extension du travail le dimanche. "Je suis très hostile à cette mesure. La société que je veux, ce n'est pas une société où les familles ne voient pas leurs enfants, où il y a des caissières à 700 euros qui travaillent le dimanche", a lancé le président de Debout la République sur BFM. C'est un désastre, je n'ai pas envie de cette société où l'argent fait tout", a-t-il conclu.

Hollande privilégie des négociations

Même rejet catégorique du côté du Front de gauche. "Je m'oppose absolument et formellement au travail du dimanche qui détruit la vie de famille et se met au service d'un consumérisme aveuglé. Je dénonce cette escalade de trouvailles contre les petits bonheurs simples de la vie des gens simples", écrit ainsi Jean-Luc Mélenchon dans un communiqué dont le titre est un limpide "à bas le travail du dimanche!". "En proposant de généraliser le travail du dimanche, Nicolas Sarkozy s'en prend une fois de plus aux conditions de vie de ceux qui n'ont pas la possibilité de refuser le pire", assène le candidat.

Finalement, le plus mesuré aura été François Hollande. Sur ce sujet, le candidat PS s’est prononcé pour des "négociations", qu’il préfère à "une mauvaise loi". Il s'agit de trouver "un équilibre entre les droits des salariés" et le souci des commerçants de "répondre à de nouvelles formes de concurrence", a expliqué le député de Corrèze dans une vidéo diffusée vendredi aux Etats généraux du commerce à Bercy.