Nathalie Saint-Cricq 1:34
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Alexis Patri
La journaliste politique de Nathalie Saint-Cricq est l'invitée de "Culture Médias" mercredi. Interrogée sur l'essor des émissions politiques sur la plateforme de streaming Twitch, et notamment celle de son confrère Samuel Etienne, elle estime que cela est utile au début public, mais que ce format contient aussi des manques.
INTERVIEW

Ni farouchement opposée, ni dithyrambique. C'est un avis nuancé, voire constructif, qu'émet la journaliste politique Nathalie Saint-Cricq quant à l'essor des émissions politiques sur la plateforme de streaming Twitch. Invitée de Culture Médias mercredi, elle revient notamment sur les récentes interviews politiques que son confrère Samuel Etienne a fait sur cette plateforme très prisée des adolescents et des jeunes adultes. "Tout ce qui peut intéresser d'autres catégories de public est bon à prendre", analyse la journaliste. "Je trouve ça très, très bien. Ça attire les jeunes, peut-être. Ça attire d'autres publics."

Nathalie Saint-Cricq estime que la télévision ne doit pas être le seul média vidéo à traiter de politique. "Je pense que la politique n'est pas le monopole d'un certain nombre de personnes, plus ou moins âgées, qui devraient la pratiquer ou la montrer aux gens d'une certaine façon", ajoute-t-elle. 

"Ça reste une émission classique, qui n'a pas l'air d'être classique"

Après avoir visionné l'interview du Premier ministre Jean Castex par Samuel Etienne, la journaliste a cependant quelques réserves. "La seule chose que je déplore, à titre personnel, c'est cette espèce de rapidité, avec tout ce qui déroule, sur tout ce qui se passe sur les côtés où défilent des questions d'internautes que l'on n'a même pas le temps de lire", regrette-t-elle. "S'il y en a 74 qui passent à la seconde, c'est juste un truc de confusion mentale."

Elle se réjouit cependant de la partie finale, avec les questions directes de Samuel Etienne à son invité. "Là, on a des réponses. Mais finalement, ce sont des questions qui pourraient être posées par n'importe qui", explique-t-elle. "Ce n'est pas du tout désagréable, mais ça reste une émission classique, qui n'a pas l'air d'être classique."

Au final, la journaliste analyse l'offre d'information politique sur Twitch comme complémentaire de celle de la télévision. Même si la plateforme de streaming ne lui semble pas adaptée à tous les sujets. "Imaginons qu'un jour on ait à traiter des sujets sérieux comme la fin de vie ou l'euthanasie. Je ne pense pas que ce soit sur ce genre de choses, où il y a une espèce de brouillage permanent, que l'on puisse le faire", prédit-elle.

"Donc oui, c'est bien si ça attire d'autres gens. Mais il ne faut quand même pas imaginer que l'on va réinventer totalement les émissions politiques sur Twitch", résume Nathalie Saint-Cricq. "Il faut combiner tous les styles, de manière à pouvoir essayer d'attirer le plus grand nombre de gens."