La guerre en Ukraine pose la question de la capacité de production dans les pays membres de l'Otan. Un sujet qui sera largement discuté ce mardi lors d'une réunion des ministres de la Défense de l'Alliance. Son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a reconnu lundi que le rythme actuel d'utilisation de munitions par les forces ukrainiennes est bien supérieur au rythme de production. Les Russes sont bel et bien rentrés dans cette guerre d'usure, une guerre d'attrition en langage militaire.
Kiev tire 150.000 obus chaque mois
Les Russes tirent en moyenne entre 10.000 et 20.000 obus chaque jour. De leur côté, les Ukrainiens se défendent avec un peu moins de 5.000 obus quotidiennement, ce qui fait tout de même une consommation de 150.000 obus chaque mois et c'est déjà au-delà de la capacité de production annuelle de l'industrie de défense française.
Même le Pentagone est pris à défaut. Les Américains ont engagé le passage de 15.000 obus fabriqués chaque mois à 90.000. Mais malgré cet effort, ce n'est que 60% de ce qui est tiré mensuellement par Kiev, ce qui pose inévitablement des questions capacitaires et de crédibilité face à l'épaisseur de l'armée russe.
>> LIRE AUSSI - Acheminement, logistique... Les soldats ukrainiens circonspects devant l'arrivée des chars occidentaux
L'ensemble des chars français auraient été détruits en un mois
Le calcul a été fait dans les cercles militaires : l'ensemble des chars français auraient été détruits en un mois dans le Donbass, en seulement six mois pour les nouveaux véhicules blindés multi-rôles Griffon, et un drone tactique à voilure fixe aurait été descendu en à peine six vols. Les parlementaires français se sont, eux aussi, penchés sur ces sujets de réserves d’armement. Ils doivent d’ailleurs rendre public mercredi un rapport très attendu sur le niveau des stocks de munitions au sein des armées françaises.