Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'ONU, lors d'une conférence de presse avant la réunion des ministres de la Défense des pays de l'Otan. 1:40
  • Copié
avec AFP , modifié à
Au 355e jour de la guerre en Ukraine, les membres de l'Otan tenteront ce mardi d'accélérer leurs livraisons d'armements et de munitions à l'Ukraine et discuteront de la fourniture d'avions de combat pour lui permettre de résister à la nouvelle offensive préparée par la Russie.
L'ESSENTIEL

Les membres de l'Otan tenteront mardi d'accélérer leurs livraisons d'armements et de munitions à l'Ukraine et discuteront de la fourniture d'avions de combat pour lui permettre de résister à la nouvelle offensive préparée par la Russie. Les Alliés se sont engagés à fournir à l'Ukraine de l'artillerie, des véhicules blindés et chars, des systèmes de défense anti-aériens et "d'autres engagements vont être pris" mardi matin lors de la réunion du groupe de soutien à l'Ukraine dirigé par les Etats-Unis, a assuré lundi Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'organisation transatlantique.

"Nous sommes engagés dans une course à la logistique pour des capacités clés, (...) Vladimir Poutine ne se prépare pas à la paix. Il lance de nouvelles offensives. Nous devons donc continuer à fournir à l'Ukraine ce dont elle a besoin pour vaincre", a-t-il insisté, soulignant que le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov serait présent à Bruxelles.

"Les munitions, le carburant et les pièces de rechange doivent parvenir à l'Ukraine avant que la Russie ne puisse prendre l'initiative sur le champ de bataille", a-t-il poursuivi. Par la voix de son président Volodymyr Zelensky, qui s'est rendu la semaine dernière à Londres, Paris et Bruxelles, l'Ukraine réclame des avions de combats et des missiles longue portée.

Les principales informations à retenir : 

- Les membres de l'Otan tenteront ce mardi d'accélérer leurs livraisons d'armements et de munitions à l'Ukraine alors que le pays se prépare à une nouvelle offensive contre la Russie.

- La crainte d'être impliqués dans le conflit bloque les Alliés à s'engager dans la livraisons d'armes comme des avions de combat.

- Les Alliés rencontrent des difficultés dans leur livraison car le rythme d'utilisation des munitions par l'Ukraine est beaucoup plus important que le rythme de production de munitions par les pays Alliés.

"Industries de défense sous pression"

Mais la crainte d'être impliqués dans le conflit bloque de nombreux alliés. "Aucune décision n'est attendue mardi pour les avions de combat", ont assuré plusieurs délégations. "Le soutien à l'Ukraine a évolué depuis le début du conflit. La fourniture d'avions de combat sera discutée", a toutefois assuré Jens Stoltenberg. "Cela prendra du temps et les priorités à court terme sont les munitions et des armements promis avec du carburant et des pièces détachées", a-t-il aussitôt ajouté.

"Il faut privilégier les livraisons utiles pour permettre aux Ukrainiens de résister et de mener des opérations plutôt que des engagements qui arriveront très tard", avait insisté le président français Emmanuel Macron après sa rencontre avec son homologue ukrainien.

Les munitions pour les armements fournis aux Ukrainiens sont devenues la priorité et le problème des alliés. "Le rythme actuel d'utilisation de munitions par l'Ukraine est beaucoup plus élevé que notre rythme actuel de production", a averti Jens Stoltenberg. "Cela épuise nos stocks et met nos industries de défense sous pression", a-t-il ajouté, appelant à augmenter les cadences d'une part et investir dans les capacités de production d'autre part.

Jens Stoltenberg a salué comme l'exemple a suivre les nouveaux contrats pluriannuels signés par les États-Unis, la France et la Norvège avec les industries de la défense, ce qui leur permet d'investir dans une capacité de production accrue. Lors du sommets des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE jeudi à Bruxelles, la Première ministre estonienne Kaja Kallas a elle suggéré que les pays membres du bloc utilisent un mécanisme similaire à celui utilisé pour l'achat de vaccins afin de pousser l'industrie de défense à produire davantage.

"Les États membres versent des fonds, la Commission se charge des achats et l'aide va directement à l'Ukraine", a-t-elle plaidé. "Cela pourrait permettre d'accélérer le processus".

La Norvège va livrer huit chars Leopard 2 à l'Ukraine

La Norvège va donner à l'Ukraine huit chars de combat Leopard 2 ainsi que des munitions, des pièces de rechange et jusqu'à quatre véhicules de soutien, a indiqué mardi le gouvernement norvégien, qui quantifie ainsi une contribution déjà annoncée. La date de livraison des chars n'a pas été précisée dans le communiqué du ministère norvégien de la Défense, mais le ministre Bjorn Arild Gram, actuellement à Bruxelles pour une réunion des donateurs, a précisé aux médias norvégiens qu'elle interviendrait sous peu.

La Norvège va en outre verser 250 millions de couronnes (23 millions d'euros) à la Facilité européenne pour la paix, un fonds mis en place par l'Union européenne - dont le pays scandinave n'est pas membre - pour financer l'assistance militaire fournie à l'Ukraine. L'enveloppe norvégienne servira à acheter des munitions supplémentaires et des pièces de rechange pour les chars donnés.

Comme plusieurs capitales européennes, Oslo s'était engagée à fournir à Kiev des Leopard 2, mais sans en préciser le nombre. L'armée norvégienne dispose aujourd'hui de 36 Leopard 2 en service. "La situation en Ukraine se rapproche d'une phase critique et ils sont dépendants d'une assistance occidentale vaste et rapide", a souligné Bjord Arild Gram cité dans le communiqué. "Nous allons aussi contribuer à la formation et à l'entraînement des équipages de chars ukrainiens en Pologne avec d'autres pays alliés. Cette donation est une contribution importante et très demandée", a-t-il ajouté.