Immobilier Shangaï 1:39
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Sébastien Le Belzic
En Chine, de plus en plus de petits propriétaires refusent de rembourser leurs crédits immobiliers pour protester contre des promoteurs accusés de multiplier les interruptions dans les chantiers en cours, en raison de leur endettement. Sur Europe 1, une spécialiste de l'immobilier explique que Pékin est en train d'assister à une "crise sociale" sans précédent. 

Un an tout juste après les déboires du promoteur Evergrande, acteur majeur de l'immobilier en Chine, toute une série d'entreprises immobilières sont au bord de la faillite, faute de liquidités. Certaines sont incapables de poursuivre leurs chantiers et de livrer les logements vendus aux dates prévues. Résultat : des dizaines de milliers de propriétaires refusent de payer les mensualités.

250 millions de mètres carrés de logements à terminer

Au cri de "rendez-nous notre argent", des milliers de propriétaires manifestent devant les bureaux d'un promoteur. Des scènes diffusées sur les réseaux sociaux et qui se répètent partout en Chine. "Nous avons dépensé tout notre argent pour acheter cet appartement. Mais cinq ans après le début des travaux, il n'est toujours pas terminé", témoigne une manifestante sur Europe 1. Ultime solution pour cet homme désespéré et sa famille : squatter ces quelques murs et surtout ne plus payer les traites. Comme lui, de plus en plus de propriétaires font la grève des mensualités. Le pays compterait ainsi quelque 250 millions de mètres carrés de logements à terminer et le montant cumulé des travaux en jachère s'élève à 290 milliards d'euros.

Le pays au bord de la récession

"Un par un, nous voyons ces piliers du secteur immobilier chinois s'effondrer et nous sommes en train d'assister à quelque chose que l'État voulait à tout prix éviter : une crise sociale", analyse au micro d'Europe 1 une spécialiste immobilier à l'agence Bloomberg. Cette crise ébranle un peu plus l'économie chinoise. Le pays est au bord de la récession. Le chômage explose et les effets des confinements liés au Covid s'ajoutent au mécontentement général, alors que dans quelques semaines, le président Xi Jinping briguera un troisième mandat historique à la tête du pays.