Attentats de Bruxelles : six personnes arrêtées jeudi soir

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La tension restait palpable, jeudi, dans la capitale belge. © AFP
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Trois jours après les attentats meurtriers de Bruxelles, les enquêteurs recherchent toujours activement deux hommes.

L'enquête avance à Bruxelles. Trois jours après les attentats dans la capitale belge, qui ont fait une trentaine de morts et près de 300 blessés, plusieurs éléments marquants ont permis aux enquêteurs de progresser. Le travail d'identification des victime se poursuit également. Le niveau d'alerte antiterroriste a été abaissé de quatre à trois.

Les infos à retenir :

  • Deux suspects sont recherchés : l'un présent à l'aéroport, l'autre en lien avec l'attentat du métro
  • Six interpellations ont eu lieu jeudi à Bruxelles dans le cadre de l'enquête
  • Le niveau d'alerte antiterroriste a été abaissé de quatre à trois
  • Les kamikazes et les suspects

L'identification des kamikazes. L'identification des trois terroristes de l'aéroport et du métro a permis d'apporter des réponses capitales aux enquêteurs. Les trois hommes qui se sont fait exploser mardi matin sont les frères Ibrahim et Khalid El Bakraoui et Najim Laachraoui. Cet homme à fort potentiel intellectuel est soupçonné d'être l'artificier des attentats de Paris et, selon les informations d'Europe 1, d'avoir notamment eu un rôle de logisticien. Un temps considéré comme en fuite, la découverte de ses empreintes à l'aéroport a balayé tous les doutes. 

Khalid El Bakraoui, qui s'est fait exploser dans le métro, était recherché dans l'enquête sur les attentats de Paris pour avoir loué sous un faux nom un logement à Charleroi utilisé par certains assaillants du 13 novembre, a annoncé jeudi le parquet fédéral belge. Il était visé depuis le 11 décembre par deux mandats d'arrêt, international et européen.

Les hommes recherchés. On ignore l'identité du troisième homme, présent à l'aéroport de Zaventem aux côtés des deux kamikazes, et activement recherché depuis. De plus, des sources policières ont indiqué jeudi matin que la police traquait un deuxième suspect, aperçu sur les images de vidéosurveillance au côté du kamikaze dans la station de métro Maelbeek. 

Ce complice a été filmé portant un gros sac, au côté de Khalid El Bakraoui, peu de temps avant que ce dernier ne se fasse exploser. Sur ces images de vidéosurveillance, on voit le kamikaze parler avec le suspect, qui n'est pas rentré avec lui dans la rame, a précisé une source proche du dossier.

  • Les éléments de l'enquête

Six interpellationsSix personnes ont été arrêtées jeudi soir à Bruxelles par la police dans le cadre de l'enquête. Trois d'entre elles ont été interpellées "devant notre porte, au parquet fédéral", dont les bureaux se trouvent en plein centre de Bruxelles, à côté du Palais de justice, a précisé un porte-parole du parquet, Eric Van Der Sypt. Deux autres personnes ont été interpellées sur le territoire de la capitale belge, et une personne a été arrêtée dans la commune bruxelloise périphérique de Jette, selon le porte-parole, qui n'a fourni aucun détail sur leur identité. "Il sera décidé demain si un mandat d'arrêt (inculpation, ndlr) est décerné à l'encontre de ces personnes", a-t-il ajouté.

Ibrahim El Bakraoui déjà arrêté en Turquie. Le Belge Ibrahim El Bakraoui, qui s'est fait exploser à l'aéroport, avait été intercepté en juillet 2015 par la Turquie à la frontière syrienne puis expulsé vers les Pays-Bas, sans réaction apparente des autorités belges. Après la révélation de ces informations, les ministres belges de l'Intérieur et de la Justice, Jan Jambon et Koen Geens, ont offert leur démission, reconnaissant des "erreurs" dans le suivi d'un auteur des attentats. Mais le Premier ministre Charles Michel a refusé leur départ. 

L'ordinateur retrouvé a parlé. L'ordinateur des frères El Bakraoui, retrouvé dans une poubelle dans le quartier de Schaerbeek, a livré d'instructives informations. Selon les informations d'Europe 1, cet ordinateur n’a pas été jeté mais déposé intentionnellement près d’une poubelle car il devait être récupéré par quelqu’un et transmis à un avocat. Dans le message audio retrouvé à l'intérieur, les policiers ont mis à jour un message visant à dédouaner un complice déjà arrêté.

La suite, qui fait office de testament, apporte quelques indications sur le geste des deux frères. Ils disent "être dans la précipitation" et "ne plus savoir quoi faire" comme ils sont recherchés partout et affirment ne pas vouloir "terminer dans une cellule" comme Salah Abdeslam, arrêté vendredi dernier à Molenbeek et suspect clé dans l'enquête sur les attentats de Paris.

  • Les mesures et la sécurité

Les ministres de l'UE promettent une meilleure coopération. Les ministres de l'Intérieur et de la Justice des pays de l'UE se sont promis d'améliorer le partage d'informations contre le terrorisme, lors d'une réunion extraordinaire organisée à Bruxelles. Les ministres ont insisté pour que le Parlement européen adopte rapidement le "PNR", le registre européen des données des passagers aériens, en discussion depuis plusieurs années.

L'aéroport de Bruxelles fermé jusqu'à dimanche. L'aéroport international de Bruxelles-Zaventem restera fermé au trafic voyageurs jusqu'à dimanche inclus, a annoncé jeudi la société gestionnaire Brussels Airport. 

  • Les victimes et les hommages

Le long travail d'identification des victimes. L'identification des 31 corps retrouvés est un processus complexe et long. Jeudi, deux jours après ce double attentat, on commençait à mettre des noms sur les premières victimes, comme cette mère péruvienne tuée devant ses deux filles et son mari, ou cet étudiant en droit, victime de l'explosion du métro. Mais beaucoup de familles sont dans l'attente de nouvelles.

Une minute de silence. Le couple royal ainsi que les représentants des différents gouvernements et parlements du royaume, mais aussi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ont honoré les victimes en observant une nouvelle minute de silence jeudi.

Le frère de Laachraoui s'exprime. Le frère de Najim Laachraoui, Mourad Laachraoui, s'est exprimé jeudi soir lors d'une conférence de presse. Il a condamné "fermement" les agissements de son aîné, se disant "accablé" par son implication dans ces attentats. Il a décrit son frère, avec qui il avait rompu tout contact depuis qu'il était parti en Syrie en 2013, comme un "garçon gentil, et surtout intelligent".