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Gwaldys Laffitte et Marion Gauthier , modifié à
La cour d'assises spéciale de Paris a prononcé mercredi contre les 20 accusés du procès des attentats du 13 novembre 2015 des peines de deux ans d'emprisonnement à la perpétuité, dont une peine rarissime de perpétuité incompressible contre le principal d'entre eux, Salah Abdeslam. Pour les rescapés, ce verdict est un soulagement.

Après dix mois de procès et deux jours et demi de délibération, les magistrats ont rendu leur verdict ce mercredi soir au procès des attentats du 13-Novembre. Les 20 accusés ont tous été reconnus coupables et les peines vont de deux ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible.

Salah Abdeslam condamné à la prison à vie incompressible

Salah Abdeslam est condamné à la prison à vie incompressible, comme cela avait été requis. La Cour estime qu'il est co-auteur des attentats, au même titre que les neuf membres des commandos qui, eux, sont morts. Ensuite, Mohamed Abrini, son ami d'enfance qui a renoncé au dernier moment, purgera une peine de prison à vie, avec une période de sûreté de 22 ans pendant laquelle il ne pourra pas faire de demande d'aménagement de peine. Il est jugé complice des attentats.

Les autres personnes jugées sont aussi reconnues coupables de complicité, mais les peines prononcées ont été plus clémentes que les réquisitions.

"C'est un chapitre de ma vie qui se clôture"

Pour les parties civiles, ce verdict est perçu comme équilibré, humain. C'est en tout cas ce que pense Linda, rescapée du Bataclan. "Je suis assez soulagée. Globalement, le réquisitoire a été suivi par la Cour. Les peines qui ont été prononcées dans certains cas ont été plus légères. J'ai quitté cette salle d'audience, je vais quitter ce palais de justice et je ne vais pas y retourner. C'est un chapitre de ma vie qui se clôture", explique-t-elle.

"Je leur en voudrais toute ma vie"

Certains accusés ont paru accablés, d'autres au contraire soulagés, comme Anaïk, une autre rescapée du Bataclan. Pour elle, la perpétuité incompressible prononcée contre Salah Abdeslam est sévère, mais nécessaire. "Mon cœur s'est serré à partir du moment où le juge a commencé à prononcer les peines. Pour Salah Abdeslam, j'attendais la perpétuité incompressible", lance la jeune femme. Anaïk se félicite quand même que les magistrats aient suivi les réquisitoires du ministère public. "Le réquisitoire, je le trouvais extrêmement juste. Donc oui, on n'en attendait pas moins de la Justice, même si on peut dire qu'effectivement, il n'a tué personne. Il a fait partie des commandos, donc l'intention pour moi, elle était là".

La rescapée compare cette peine à la perpétuité, à "une mort blanche". Mais encore aujourd'hui, elle en veut à Salah Abdeslam, coupable, selon elle, d'avoir "brisé des milliers de familles. Je fais partie de ceux qui sont encore très en colère. Je leur en voudrais toute ma vie", conclut Anaïk.