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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce jeudi, Virginie Phulpin s'intéresse aux fédérations internationales de gym et de patinage qui agissent pour redonner de la noblesse à leurs sports.

Les miracles arrivent ! On va être positif aujourd’hui, avec les fédérations internationales de gym et de patinage qui agissent pour redonner de la noblesse à leurs sports. 

Rien de tel que des jeux olympiques pour faire bouger les choses. On a eu deux faits malheureux marquants pendant la dernière olympiade. La détresse et l’abandon de la gymnaste américaine Simone Biles à Tokyo, et le contrôle positif de la prodige du patinage russe Kamila Valieva à Pékin. On se plaint suffisamment quand les instances sportives ne lèvent pas le petit doigt pour protéger leurs athlètes pour ne pas souligner ce qui vient de se passer de très positif ces derniers jours. Des promesses tenues qui vont peut-être insuffler de l’air frais dans ces disciplines. On le sait, Simone Biles a été victime des agressions sexuelles du médecin de l’équipe de gym américaine Larry Nascar qui a fait des dizaines de victimes, et c’est en partie ce qui l’a fait craquer à Tokyo. La gym est marquée par des révélations en cascade de maltraitance physique et psychologique partout dans le monde. Les témoignages se multiplient. Et ça y est, la fédération internationale réagit. Elle a adopté un nouveau code de conduite. Pour que les dirigeants comprennent bien les devoirs et les responsabilités auxquels ils sont soumis, et pour mettre fin aux mauvaises pratiques. Ca peut paraître anecdotique, comme ça, un nouveau code de conduite. Encore faut-il qu’il soit appliqué, c’est vrai. Mais c’est la première fois que l’instance internationale reconnaît les problèmes aussi clairement et tente d’y remédier. C’est donc une vraie victoire pour celles qui dénoncent depuis si longtemps le climat toxique dans lequel elles évoluent. 

Pour le patinage, c’est encore plus concret.

 

L’union internationale de patinage concrétise ce qu’elle avait promis de faire à l’issue des jeux de Pékin cet hiver. Interdire l’accès aux compétitions seniors aux patineurs de moins de 17 ans. Il faut dire qu’elle a été marquée par l’affaire Kamila Valieva. La prodige russe survolait la compétition olympique avant qu’on apprenne qu’elle avait été contrôlée positive. Dopée à 15 ans. Une ado, presque une enfant, entre les mains d’entraîneurs sans foi ni loi ni morale, prêts à tout pour obtenir une médaille. C’est une excellente nouvelle de voir l’âge minimum requis pour participer aux JO notamment relevé de deux ans. L’immense majorité des patineurs le réclamait. Pour éviter les abus. Plus on est jeune, plus on est facilement manipulable par les adultes qui représentent l’autorité et l’espoir de concrétiser ses rêves. Et puis au-delà de ce problème de dopage, c’est bien aussi de laisser les athlètes grandir, s’aguerrir avant de les plonger dans le grand bain. 17 ans, on est d’accord que ça n’est pas si vieux, on peut encore parler de prodige sans faire une course au plus jeune champion olympique de l’histoire. Clairement la fédération a remis un peu de bon sens au milieu de la patinoire. Et puis je pense aussi à tous les parents qui veulent inscrire leurs enfants à la gym ou au patinage. C’est plutôt rassurant de voir que les problèmes ne sont plus mis sous le tapis. Ca redonne un peu confiance.