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SAISON 2016 - 2017

Alors qu'il débutera ce soir sa série de meetings, Emmanuel Macron semble plaire aux Français malgré son bilan et son absence de programme.

Aujourd’hui, c’est l’heure vérité pour Emmanuel Macron.

Oui, ce soir, c’est le premier de ses trois grands meetings d’octobre.
Il se déroulera à Strasbourg, tout un symbole, c’est d’ailleurs assez gonflé de choisir la capitale de l’Europe quand on sait combien l’Union européenne est accusée de tous les torts et de tous les maux de la France.
On va enfin savoir ce qu’il a dans le ventre Macron, c’est son entrée dans l’atmosphère car, jusqu’ici, c’est l’homme qui marche sans programme, c’est l’inconnu.
Pour beaucoup, Macron, c’est un BCBG : beaucoup de culot et une belle gueule.

Il va s’adresser à la France qui subit, prévient-il. Dresser un diagnostic sans concession sur la désindustrialisation, la mondialisation, l’Europe, l’insécurité et les inégalités.
On va voir : la France qui subit, ça fait penser à la France d’en bas de Jean-Pierre Raffarin dans les années 2000.
Parfait, mais on connaît la maladie, quels sont ses remèdes ? S’il veut incarner le renouveau, ses idées doivent être neuves.

Dans un sondage pour Libération, ce matin, derrière Juppé, Macron serait celui qui ferait le meilleur des présidents pour 2017 aux yeux des Français ?

Quelle cote pour un nouveau venu ! Cote qu’il réussit en plus à maintenir alors qu’il est moins présent depuis son départ du gouvernement. Hollande, Valls et leurs camarades peuvent le critiquer, le discréditer, le railler, ça ne semble pas avoir de prise sur la popularité de Macron.
Dans ce sondage, comme dans les autres, on retient que cela ne peut venir que de la sympathie qu’il inspire, de la curiosité qu’il provoque puisqu’on ne connaît pas encore ses idées.
Est-ce la démonstration que les programmes comptent peu dans une présidentielle ? Que tout se joue davantage sur la confiance, sur la rencontre d’un peuple avec un homme ?
C’est le paradoxe, Macron imprime dans l’opinion, comme on dit aujourd’hui, alors que son bilan au gouvernement n’est pas fameux et que, depuis, il s’est peu exprimé.
La plupart des postulants à l’Élysée ne peuvent pas en dire autant.

Macron président, c’est possible ?

D’ici à la fin de l’année, il aura déclaré sa candidature et, dès lors, les Français le regarderont autrement. D’un œil beaucoup plus critique et sévère.
Macron ne peut pas gagner sur le seul slogan "ni droite, ni gauche".
Il a deux problèmes. D’abord, il doit séduire la gauche sans faire peur à la droite, ce qui n’est pas simple.
Ensuite, il sait qu’il n’y aura qu’une place au second tour car il y a toutes les chances que Marine Le Pen soit qualifiée. Donc Macron devra battre au premier tour le candidat de droite, vraisemblablement Juppé ou Sarkozy.
Si vous le voulez bien, on en reparlera…