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Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.

L'idée explosive de la Majorité de supprimer le quotient familial.
Un rapport d'un député La République En Marche propose de revoir de fond en comble la politique familiale.

Aujourd'hui, les familles avec enfants bénéficient de baisse d'impôts, c'est ce que l'on appelle le quotient familial.
C'est ce quotient familial que Guillaume Chiche, député La République en Marche, propose de supprimer dans son rapport choc sur la politique familial.
Avoir des enfants ne procurerait plus de baisses d'impôts. Le gouvernement récupèrerait ainsi 12 milliards d'euros.
À la place, on ferait un chèque pour chaque enfant. Un chèque qui serait versé dès le premier enfant. Alors qu'aujourd'hui, les allocations familiales ne sont versées qu'à partir du deuxième.
Guillaume Chiche parle de justice sociale. L'idée c'est de moins aider les familles les plus riches (celles qui payent l'impôt sur le revenu) pour recentrer la politique familiale sur les familles modestes, là où l'on trouve des poches de pauvreté.

Une idée séduisante sur le papier mais qui n'est pas sans risque.

Un risque politique d'abord.
On a vu avec l'affaire de la CSG, dès que l'on touche à la tuyauterie des impôts, on fait des dégâts. Là, en l’occurrence, ce sont sept millions de familles (souvent de classe moyenne) qui vont devoir payer plus d'impôts, jusqu'à 6.000 euros en plus à payer pour une famille avec trois enfants.
Avec bien sûr, le coup classique de familles non imposables et qui vont subitement devenir imposables.
Et puis, deuxième point, plus fondamental, on s'attaque un peu plus à l'universalité de la politique familiale qui devient de plus en plus redistributive.

Et alors ? En quoi est-ce gênant ?

Si on veut faire de la redistribution, il existe un outil idéal : l'impôt sur le revenu. Il suffit de l'augmenter.
La politique familiale, elle, est censée être horizontale. On aide les familles avec enfants par rapport aux familles sans enfants.
Et puis, allons plus loin. Demain, le risque c'est que l'on applique cette même logique redistributive à la santé. On aide les familles modestes, les riches pouvant se payer le médecin.
Ça, c'est le système américain, un système à deux vitesses. À l'opposé du système français où la Sécurité Sociale (depuis toujours) est censée profiter à tous les Français, riches et pauvres.