Si la consommation de viande bovine d'origine française a augmenté en 2020, ce ne sont pas toujours les morceaux nobles qui sont privilégiés par les ménages. 1:47
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Jean-Jacques Héry, édité par Romain David , modifié à
La fermeture des restaurants a entrainé, en 2020, une baisse de la consommation de viande étrangère, qui approvisionne souvent les établissements collectifs. Pour manger de la viande, les Français se tournent désormais vers leur boucher, où ils se montrent généralement plus soucieux de l'origine de ce qu'ils vont cuisiner.

On pouvait s’y attendre : avec la fermeture des restaurants, la consommation de viande - bovine notamment - a chuté l’année dernière en France de 2,3% sur les dix premiers mois. Mais ce phénomène concerne surtout la viande d'origine étrangère, consommée dans la restauration commerciale et collective. Car la consommation de viande bovine d’origine française a, elle, augmenté de 1,6%. Pourquoi ? Parce que le consommateur, lorsqu'il mange de la viande à la maison, fait plus attention à ce qu'il achète et préfère, semble-t-il, manger des animaux élevés sur le sol français. De quoi largement profiter aux bouchers.

Des morceaux simples à cuisiner

Malgré la pandémie, Damien Lefeuvre n’a pas hésité une seule seconde à se mettre à son compte et à reprendre la boucherie "La Belle Bête", rue Oberkampf à Paris. "Je me suis vite rendu compte que l'on était un secteur essentiel. On travaille plutôt bien, car avec les restaurants fermés, les gens cuisinent plus chez eux. Donc forcément, on vend plus de viande", explique-t-il à Europe 1.

 

Et en ce début 2021, la chambre froide de "La Belle bête" est remplie de carcasses d'origine française. "Mon bœuf, c'est de la race parthenaise, il vient des Deux-Sèvres", glisse-t-il. Et ce sont les steaks hachés qui se vendent le plus facilement. "Les enfants mangent un peu moins souvent à la cantine, ils rentrent le midi et on va essayer de choisir la facilité, donc des steaks hachés, pour qu'ils puissent se faire à manger tout seuls", reconnaît Clara, une cliente.

Bref, à la maison, on ne privilégie pas toujours les morceaux nobles. Une tendance qui devrait se confirmer si un troisième confinement devait avoir lieu.