Des médecins proposent de confiner "territorialement" pour endiguer le coronavirus 1:37
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Victor Dhollande, édité par Maxime Dewilder , modifié à
La deuxième vague de coronavirus déferle sur la France avec une intensité plus élevée que la première. De plus en plus de spécialistes de la santé appellent au "reconfinement". Deux médecins du CHU de Lille proposent pour leur part un nouveau confinement mais sur-mesure, c'est-à-dire compatible avec une activité économique.

Tous les indicateurs sont dans le rouge. Le nombre de cas de coronavirus explose depuis quelques jours sur tout le territoire. Les entrées en réanimation augmentent fortement et la mortalité avec. Le gouvernement et les autorités sanitaires semblent avoir perdu le contrôle de l'épidémie et de nouvelles mesures sanitaires, plus strictes, sont à prévoir. Certains spécialistes de santé publique n’hésitent plus à parler de "reconfinement".

Deux médecins du CHU de Lille proposent sur Europe 1 un confinement sur-mesure. Selon eux, il n'y a plus le temps d'attendre pour confiner mais demeure toutefois la possibilité de "choisir" le confinement. En mars-avril, l’impact sur l’économie a été bien trop important, d’où l’idée d’un "confinement éco-compatible". Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille, en dresse les contours en imaginant "maintenir un certain nombres d'activités et l'accès aux écoles, aux collèges et aux lycées ainsi que les transports en commun, mais de changer les heures de travail".

"Étendre au maximum le télétravail"

L'idée est de préserver l'activité des entreprises, "celles qui le peuvent", et de leur demander "d'étendre au maximum le télétravail". "Enfin, explique le professeur Amouyel, pour tout ce qui est commerce, l'idée est de ne maintenir que les commerces essentiels". À ces recommandations s'ajoutent l’annulation de toutes les réunions privées et publiques et une attestation de sortie du domicile systématique.

Selon les médecins lillois, il faut territorialiser toutes ces restrictions. Il n'y a pas besoin de confiner une région où le virus circule peu. Avec de telles mesures, ces médecins estiment qu’en trois à quatre semaines, il est possible de reprendre le contrôle sur l’épidémie, c’est-à-dire revenir à 4.000 ou 5.000 contaminations par jour. Et sauver ainsi les fêtes de fin d’année.