Le Danemark veut multiplier par cinq sa production d'électricité éolienne

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Axel de Tarlé, édité par Romain David
Déjà à la pointe des pays européens qui utilisent l'énergie éolienne pour se fournir en électricité, le Danemark entend encore augmenter sa production, mais cette fois dans l'intention de fabriquer de l'hydrogène, qui pourrait être utilisé pour faire chuter les rejets de CO2 dans les transports.

Le Danemark veut créer une île artificielle, couverte d'éoliennes, et capable de fournir en électricité dix millions de foyers. Le pays est déjà le pays le plus avancé du monde en matière d'éolienne. Le vent fournit 41% de son électricité du pays, contre seulement 5 % en France. Mais outre la production d'électricité, ce projet un peu fou vise aussi a réduire les émissions de CO2 dans les transports.

Ce projet d’envergure permettrait au Danemark de multiplier par cinq sa production d'électricité éolienne. Puissance installée : 10 gigawatts, soit bien plus qu’il n’en faut pour alimenter la population du pays qui compte moins de six millions d'habitants. Coût de l'opération : 40 milliards d'euros. Mais tout compte fait, la facture est moins élevée que le nucléaire, puisque dix gigawatts équivalent à l’énergie produite par dix réacteurs nucléaires. D'ailleurs, le ministre de l’énergie danois, Dan Jorgensen, affirme que ce projet sera en grande partie financé par le secteur privé, car l'électricité éolienne est rentable.

Fabriquer de l'hydrogène grâce à l'éolien

Sauf que l'éolien, comme le solaire, est une énergie intermittente. Comment fait-on quand il n'y a pas de vent ? C'est là, où le projet est passionnant. Le surplus de cette production massive d'électricité sera en partie utilisé pour fabriquer de l'hydrogène par électrolyse. Il s'agit de décomposer l'eau, pour obtenir de l'oxygène d'un côté et de l'hydrogène de l'autre. Et cet hydrogène, ensuite, pourra servir à faire rouler des voitures, des trains, des usines. Cette énergie est complètement propre : elle ne rejette pas de carbone.

Pour l'instant, l'électrolyse reste un procédé coûteux. Mais, c'est là où compte intervenir le gouvernement danois, qui va subventionner la recherche pour faire baisser les coûts.