Singapour 2:37
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Jean-Pierre Montanay, édité par Laetitia Drevet
D'ici 2030, l'ONU veut entretenir et créer des centaines de milliers d'hectares de foret en pleines villes. Les arbres pourraient faire baisser les températures de près de huit degrés, et faire ainsi réduire de moitié les dépenses en climatisation. Les explications de notre chroniqueur Jean-Pierre Montanay.

A l’occasion de la COP 25, Europe 1 se penche toute la semaine sur des solutions à mettre en place à l'avenir, pour répondre aux enjeux du réchauffement climatique. Mercredi matin, notre chroniqueur Jean-Pierre Montanay raconte comment l'ONU envisage de rafraîchir les villes en développant des forêts urbaines. Une solution qui concerne particulièrement l'Asie et l'Afrique. 

Baptisé "Une grande muraille verte pour les villes", le projet a pour objectif de créer d’ici 2030 près de 500.000 hectares arborés et de maintenir 300.000 hectares de forêts déjà existantes. Ces forêts au cœur de mégapoles comme Kuala Lampur, Jakarta ou Yangoon pourraient faire reculer les températures de façon spectaculaire, avec près de huit degrés en moins. Cela permettait en outre de réduire de près de moitié les dépenses de climatisation, et d'améliorer la qualité de l’eau.

En Afrique, priorité sera donnée aux quartiers pauvres souvent sans végétation : en Ethiopie et en Afrique du Sud, les écarts de températures avec les zones chic arborées peuvent atteindre 10 degrés. En Chine, 30% des villes qui existeront en 2050 ne sont pas encore sorties de terre, l’idée est donc de commencer à planter des arbres dès maintenant avant d’ériger les grattes ciel.

Gratte-ciel écolo 

L'objectif, c'est d’imiter Singapour, modèle international de ville végétalisée. Pionnière et innovante, elle est devenue en quelques décennies le jardin urbain de l’Asie. Elle a d'ailleurs pour ambition de devenir la ville la plus végétalisée du monde en 2030. Avec ses trois millions d’arbres pour près de six millions d’habitants, la biodiversité y est plus riche qu’il y a 20 ans. La place au sol étant limitée, la végétation grimpe avec les tours. Capital Green est par exemple le premier gratte-ciel écolo de la ville : il accueille des arbres à chaque étage et un jardin sur le toit permet de capter le CO2 et refroidir les bureaux.

Partout dans le monde, ce type d'initiative donne des idées. Selon une étude de l’université de Zurich, en 2050, Paris sera aussi chaude que Canberra en Australie. En été, en moyenne le mercure gagnera quatre degrés. D’où la décision, dès 2020, de planter 20.000 nouveaux arbres dans la capitale, selon la stratégie du rafraîchissement urbain. Après avoir bétonné, il est donc à présent question de dé-bitumer et re-végétaliser, afin de créer des îlots de fraîcheur.