Andy Schleck 2011 1:39
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Thomas Gentil
TOUR DE FRANCE - Le Maillot jaune fête son centenaire. À cette occasion, chaque jour de la semaine, Europe 1 fait témoigner un ancien porteur de la célébrissime tunique. Ce matin, Axel May a rencontré Andy Schleck, vainqueur sur tapis vert du Tour 2010 et de trois étapes, dont une au sommet du Tourmalet.
INTERVIEW

Le meilleur cycliste luxembourgeois du début du 21ème siècle, Andy Schleck, Maillot blanc sur la Grande Boucle à trois reprises, s'est vu attribuer le Tour de France 2010 sur tapis vert à la suite du déclassement d'Alberto Contador, contrôlé positif au clenbutérol. Le cadet des frères Schleck a donc gagné le Tour sans porter le Maillot jaune sur les Champs.

"Bien entendu, ne pas avoir été sur les Champs avec le Maillot jaune, ça me manque, mais je n'y pense pas beaucoup. Si je pouvais revenir en arrière, bien sûr que je souhaiterais monter avec cette tunique à Paris. Mais je suis monté sur le podium avec mon frère (Fränk Schleck) avec ce Maillot blanc (en 2011). Le Tour 2010, ce n'est pas la victoire qu'un coureur aime avoir. Ce qui me reste de ce Tour, c'est que j’ai perdu le Maillot jaune après un saut de chaîne (Alberto Contador avait alors attaqué dans la foulée, dans le Port de Balès, distançant le Luxembourgeois, ndlr). Cela a marqué ma carrière. Si on perd sur la route car on est moins fort que les autres, c'est une chose, mais si on perd le Tour dans à cause d'un ennui mécanique, c'est différent."

Vainqueur au Tourmalet et au Galibier

Andy Schleck, a également marqué l'histoire du Tour avec des victoires d'étape mythiques, comme au Tourmalet en 2010 et au Galibier en 2011.

"Le Tourmalet, c'est mythique car c'est l'un des cols les plus hauts", rappelle Andy Schleck. "Il est super long et super dur. Pratiquement à chaque Tour de France, il est prévu au programme. Il fait vraiment partie de l'histoire du Tour. Le jour où j'ai gagné l'étape (devant Contador), nous avions la météo qui compliquait les choses. Il pleuvait, avec beaucoup de nuages. C'était une journée sacrément dure. En revoyant les images aujourd'hui, les gens peuvent comprendre à quel point les conditions étaient dures." À l’arrivée au Galibier, la sensation fut encore différente. "C’était quelque chose d'extraordinaire. On ne se sent plus sur la même planète. Il y a une atmosphère différente. Il fait très chaud, mais c'est quand même fantastique à monter. C'est mythique aussi pour moi."

Le Luxembourgeois, qui travaille pour un partenaire du Tour de France, garde un œil avisé sur ce qui se passe sur cette édition 2019.

"Julian Alaphilippe, c'est le grand coureur du futur, il peut monter sur le podium cette année", estime-t-il.  "S'il en a vraiment envie, je pense qu'il peut réussir ça. J'ai beaucoup d'admiration pour lui. Il a le caractère, et il semble être né sur le vélo, avec un talent énorme et une classe fantastique (…) Les Ineos (équipe de Geraint Thomas et d’Egan Bernal) restent cependant très forts, tout est au millimètre, et ils sont mieux préparés.  Ils ne font pas d'erreurs professionnelles en perdant 1'40" sur une bordure." Les oreilles de Thibaut Pinot doivent siffler…