Tour de France : le retour en grâce du Britannique Mark Cavendish

Cavendish Tour de France
Mark Cavendish ému après sa victoire sur la 4e étape du Tour de France. © Tim De Waele / AFP / POOL
  • Copié
Gauthier Delomez avec AFP , modifié à
Après trois années noires, le coureur britannique Mark Cavendish revient sur le devant de la scène en remportant, à 36 ans, la 31e étape de sa carrière sur le Tour de France mardi à Fougères (Ille-et-Villaine). Le cycliste de la formation Deceuninck-Quick Step n'est plus qu'à trois longueurs du record détenu par Eddy Merckx (34).

Assurément le come-back de cette 108e édition du Tour de France. A 36 ans, le coureur britannique Mark Cavendish (Deceuninck-Quick Step) s'est imposé mardi lors de la quatrième étape à Fougères (Ille-et-Villaine) au bout d'un finish exaltant. C'est la première fois que le coureur remporte une étape sur la Grande Boucle depuis cinq ans. Sans équipe à la fin de la saison 2020, contraint de solliciter le patron de Deceuninck Patrick Lefevere pour revenir dans le peloton, ce n'est que sur l'épreuve phare du cyclisme que le Britannique pouvait parachever sa rédemption. Le sprinteur peut rêver d'égaler le coureur mythique Eddy Merckx, vainqueur à 34 reprises, à l'occasion des étapes de plaine.

Des années de doute

La joie est immense à la fin de la 4e étape, alors que Mark Cavendish gagne à nouveau sur le Tour. Un aboutissement après trois ans de doutes. En 2018, la dernière apparition du Britannique sur le Tour s'était pourtant terminée prématurément : le coureur avait tenu à rejoindre l'arrivée, bien que hors délais, de la 11e étape. Des adieux précipités, indignes de celui qui avait confisqué au moins deux étapes du Tour chaque année entre 2008 et 2013.

A la disette sportive s'était ajouté le virus d'Epstein-Barr, que le Britannique a attrapé deux fois, en 2017 puis 2018, le forçant à mettre sa carrière entre parenthèses pour se soigner.  En 2021, malgré ses quatre victoires d'étape au Tour de Turquie et celle sur le Tour de Belgique au début du mois de juin, ses premiers bouquets depuis plus de trois ans, le sprinteur n'aurait probablement pas reçu de sésame pour sa course de cœur sans un coup de pouce du destin. Le forfait de son équipier Sam Bennett, maillot vert du Tour en 2020, lui a été bénéfique.

À trois victoires de marquer l'histoire

"Il y a trois semaines, je n'aurais même pas rêvé (d'une sélection pour le Tour)", affirme Mark Cavendish, après sa victoire. Le coureur se relance dans l'équipe Deceuninck-Quick Step, et s'inspire des performances de ses coéquipiers, notamment du Français Julian Alaphilippe. "J'ai connu les jours les plus heureux de ma carrière quand j'étais ici, et c'est pour ça que j'ai signé. Quand je vois que le champion du monde (Julian Alaphilippe) donne tout ce qu'il a et se sacrifie... Et Michael Morkov est le meilleur poisson-pilote dans les derniers hectomètres. Je savais de quels ingrédients j'avais besoin : un environnement positif, une équipe, un vélo qui me convenait. Je savais qu'avec ces éléments, tout irait bien. Chez Deceuninck, j'ai toujours eu l'impression qu'on croyait en moi."

Fort de ce retour au premier plan, Mark Cavendish est tout proche de l'exploit ultime : battre le record des 34 étapes gagnées par le Belge Eddy Merckx, établi dans les années 1970. Mais agacé par cet objectif qu'on lui rappelle, le Britannique a insisté sur les efforts considérables que requiert déjà une seule victoire d'étape sur le Tour. "Ça fait trente minutes que j'ai gagné et j'ai l'impression qu'on a déjà oublié combien c'est difficile", a grogné le vainqueur du jour, justifiant la devise qu'il s'est choisie: "Je sprinte vite, je pense vite et je parle encore plus vite".

Ses qualités de sprinteur peuvent lui permettre de s'imposer à nouveau sur le Tour lors d'étapes de plaine, et ainsi se rapprocher un peu plus de la légende Eddy Merckx.