Tour de France : "J’ai eu plus d’émotions à avoir la peluche que le Maillot jaune", se souvient Sylvain Chavanel

Sylvain Chavanel avait porté à deux reprises le Maillot jaune sur le Tour de France 2010. 1:35
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Thomas Gentil , modifié à
TOUR DE FRANCE MAILLOT JAUNE - Le Maillot jaune fête son centenaire. À cette occasion, chaque jour de la semaine, Europe 1 fait témoigner un ancien porteur de la célébrissime tunique. Ce matin, Axel May a rencontré l'un des grands du cyclisme des années 2000, tout récent retraité : Sylvain Chavanel.

Il n’a sans doute pas le palmarès qu’il aurait mérité. Sylvain Chavanel, recordman des participations sur le Tour de France (18) était présenté en début de carrière comme le nouveau Bernard Hinault. Mais, sur le Tour, le natif de Châtellerault n’a jamais pu jouer le classement général. Ses deux seuls Maillots jaunes, le tout frais retraité les a décrochés lors du Tour 2010, à l’issue de deux victoires d’étape. La 1ère, où il s’était imposé en solitaire, avait été marquée par une chute des leaders. Sa deuxième victoire avait été plus limpide.   

"Lors de ma première prise du Maillot jaune en 2010, à l’arrivé à Spa (2ème étape), il y avait eu une grosse chute à l’arrière (impliquant notamment Alberto Contador ou Andy Schleck, ndlr). Ce Maillot jaune m’est tombé dessus comme ça. J’étais très ému, c’est un rêve d’enfant. Je jouais aux capsules, au petit vélo dans le sable avec mes frangins (…) Mais là où j’ai eu plus d’émotions, c’est la deuxième fois, où je reprends le maillot à la station des Rousses (7ème étape). J’ai pu faire taire toutes les critiques. On mettait en doute ma performance après la chute (survenue lors de la 2ème étape), mais cette fois-ci, c’est seulement à la pédale que j’ai pris le Maillot et ce fut ma plus grande joie." 

Mais, surprise, l’ancien coureur de la Quick Step fut plus enthousiaste lorsqu’il reçut le lion en peluche plutôt que le Maillot jaune… "On en revient toujours à l’enfance, cette peluche, ça m’a marqué pendant des années, et je la trouve magnifique. J’ai même eu plus d’émotions à recevoir la peluche que le Maillot jaune. Avoir la peluche, ce fut un accomplissement. Un rêve devenu réalité. Je les ai toujours, ces peluches."

"Les supporters n’ont qu’un objectif, c’est de savoir où est le Maillot Jaune"

Mais dès le lendemain, l’émotion du fameux Maillot jaune a pris le dessus. "On se rend davantage compte quand arrive l’étape suivante parce vous avez la tenue. Tout le monde vous regarde et là, vous mesurez l’importance. Je me souviens de tous ses médias, de tous les supporters. Ils n’ont qu’un objectif, c’est de savoir où est le Maillot Jaune. Vous vous rendez compte de l’ampleur de la chose. Le plaisir que ça donne aux gens."

Pour l’anecdote, Sylvain Chavanel a même eu droit à un appel du président de la République de l’époque, Nicolas Sarkozy. "J’étais avec Jérôme Pineau quand j’ai eu le président. On a ri car j’avais juste le Maillot jaune et un caleçon alors que j'avais le président au bout du fil."